Adopté par l’Assemblée nationale gabonaise le 14 janvier 2025, le nouveau Code électoral introduit plusieurs réformes marquantes visant à renforcer la transparence, l’inclusivité et la crédibilité des processus électoraux. Selon Geoffroy Foumboula Libeka Makosso, 4ᵉ vice-président de l’Assemblée nationale, ce texte apporte des avancées significatives dans plusieurs domaines clés.
Une des mesures phares du nouveau Code est l’imposition de l’affichage obligatoire des résultats à chaque étape du processus électoral. Cette disposition garantit que les procès-verbaux des votes soient accessibles à tous, rassurant ainsi les électeurs quant à la sincérité des scrutins. L’objectif est de prévenir toute suspicion de manipulation et de consolider la confiance des citoyens. Selon Geoffroy Foumboula Libeka, il s’agit d’une « mesure qui permet aux citoyens de voir ce qui se fait à chaque étape ».
Le texte prévoit également la présence systématique d’observateurs nationaux et internationaux pour superviser les élections. Cette mesure vise à renforcer le contrôle externe et à crédibiliser davantage le processus électoral auprès de toutes les parties prenantes, qu’elles soient locales ou internationales.
Représentation de la diaspora
Autre avancée notable : la reconnaissance de la diaspora gabonaise dans la vie politique. Le nouveau Code électoral introduit deux sièges parlementaires spécifiquement dédiés aux Gabonais vivant à l’étranger. Cette mesure constitue une avancée majeure en termes d’inclusivité, en intégrant une population souvent éloignée des centres décisionnels mais qui joue un rôle clé dans le développement du pays.
Droits élargis aux binationaux
Pour la première fois, le Code permet aux citoyens ayant une double nationalité de se présenter à certaines élections sans renoncer à leur autre nationalité. Cette disposition traduit une volonté d’ouverture et de reconnaissance de la diversité au sein de la société gabonaise. « Nous avons 2 sièges qui ont été ajoutés pour les députés de la diaspora. Le Parlement a supprimé la disposition empêchant les gens de la diaspora de se présenter aux législatives et locales permettant dorénavant aux binationaux de pouvoir se présenter », indique Geoffroy Foumboula Libeka
Enfin, le texte encadre les campagnes électorales en instaurant un plafonnement des budgets alloués et en imposant une transparence financière stricte. Ces mesures visent à limiter les abus, promouvoir une compétition équitable entre candidats et renforcer la confiance des électeurs dans les institutions électorales. « Le plafond est de 100 millions pour les élections législatives, 50 millions pour les sénatoriales et les locales et 10 milliards pour les présidentielles avec l’obligation de faire un budget prévisionnel qui sera authentifié par la Cour des comptes et après la campagne, chaque candidat viendra avec les justificatifs des dépenses », a-t-il expliqué.
Ces réformes, qualifiées de « majeures » par Geoffroy Foumboula Libeka Makosso, témoignent d’un engagement renouvelé en faveur d’élections démocratiques et crédibles. Après son adoption par l’Assemblée nationale, le projet de loi sera examiné par le Sénat du 15 au 20 janvier 2025. Une étape cruciale pour garantir que les nouvelles dispositions soient mises en œuvre dès les prochains scrutins.
En cas de désaccord, une commission mixte paritaire, composée de membres des deux chambres du Parlement, se réunira pour harmoniser les points de vue de l’Assemblée nationale et du Sénat. Nul doute que ce Code électoral marque un grand pas pour le Gabon et les autorités actuelles dont l’objectif est de garantir que les prochaines élections soient crédibles, équitables et conformes aux principes démocratiques essentiels.