À moins d’une semaine des élections législatives tant attendues par les sénégalais, un rapport de 46 observateurs de la société civile alerte sur la recrudescence des cas de violences observés au cours des dix premiers jours de la campagne électorale.
Au Sénégal, la violence demeure un problème récurrent en période électorale. Selon un rapport récent, le pays connaît une augmentation inquiétante des cas de violence dans ce contexte crucial. Ces violences trouvent en grande partie leur origine dans la précarité, le chômage et l’exclusion sociale.
Après l’incendie du siège d’un parti d’opposition le 28 octobre dernier, des affrontements ont éclaté entre partisans de la coalition d’opposition « Takku Wallu » et ceux du Pastef dans le centre du pays. Le convoi du Premier ministre Ousmane Sonko a été visé, entraînant plusieurs blessés. Face à cette escalade, 15 organisations de la société civile ont formé le collectif « Sax Al Jamm », signifiant « promouvoir la paix » en wolof, afin de mettre en place des initiatives visant à endiguer ce phénomène.
Pour ces organisations, l’urgence est de recentrer le débat et d’aborder les programmes politiques. Dans ce sens, Moundiaye Cissé, dirigeant d’une ONG et membre du collectif « Sax Al Jamm », appelle les acteurs politiques à plus de responsabilité, estimant qu’il « est primordial que les populations se ressaisissent, car les acteurs de la vie politique restent inactifs. C’est à l’État de prendre ses responsabilités : les ministères de la Justice et de l’Intérieur doivent décourager toute forme de violence en prenant des sanctions contre leurs auteurs ».
Selon le collectif, il est clair que les responsables politiques doivent interpeller les populations pour éviter toute impunité et entreprendre un travail de fond à long terme, en déployant des personnes dans toutes les régions du pays pour prévenir les violences. Pour ces législatives du 17 novembre prochain, 1500 observateurs nationaux seront mobilisés dans les 46 départements pour surveiller le déroulement du scrutin et signaler d’éventuels cas de violence électorale.