Lors du remaniement gouvernemental, annoncé ce mercredi 15 janvier 2025, par le secrétaire général de la présidence du Gabon, l’un des changements marquants, est la séparation, en deux entités distinctes, du ministère de la Culture, de la Jeunesse, des Sports et des Arts. Quels enjeux sous-tendent cette décision et quels impacts peut-elle avoir sur la gouvernance sectorielle et le développement des politiques publiques?
La décision de scinder le ministère de la Culture, de la Jeunesse, des Sports et des Arts en deux, semble répondre à la nécessité de mieux structurer ces secteurs, qui ont des besoins spécifiques. D’un côté, la jeunesse et les sports, qui constituent un vivier de politiques publiques cruciales pour le dynamisme et la cohésion sociale, notamment dans un contexte où le chômage des jeunes demeure un défi majeur.
De l’autre, la culture et les arts, longtemps relégués au second plan, nécessitent une attention particulière pour valoriser le patrimoine gabonais et soutenir les industries culturelles en plein essor, avec l’éternel problématique du statut juridique des artistes gabonais.
Pour Patrick Barbera-Isaac, nouveau ministre gabonais chargé de la jeunesse et des sports, ce découpage pourrait permettre une meilleure concentration sur les infrastructures sportives modernes, le développement de l’éducation physique et sportive et l’accompagnement des jeunes dans un Gabon marqué par des transitions économiques et sociales.
La tâche s’annonce colossale, mais pas insurmontable, car la jeunesse gabonaise, majoritairement touchée par le chômage, attend des initiatives concrètes pour son insertion socio-économique. De même, le sport, bien que populaire, nécessite un accompagnement professionnel accru, pour permettre l’émergence des élites sportives capables de mieux rivaliser sur la scène internationale.
Quant à Armande Longo, qui hérite de la lourde tâche de structurer les initiatives culturelles, de protéger le patrimoine et de favoriser l’essor des arts comme levier économique, elle aura fort à faire, avec une véritable reconnaissance et la valorisation des artistes gabonais.
De plus , la création d’un ministère exclusivement dédié à la culture et aux arts représente une opportunité unique pour redorer le blason de ces secteurs souvent négligés. Avec une richesse culturelle diversifiée et un potentiel artistique immense, le Gabon pourrait renforcer son rayonnement régional et international, à condition que des politiques audacieuses et inclusives soient mises en place.
Le découpage du ministère de la Culture, de la Jeunesse, des Sports et des Arts en deux entités distinctes marque une étape importante dans le paysage institutionnel du Gabon. S’il témoigne d’une volonté de répondre aux attentes sectorielles, et peut être perçue comme une volonté de rationaliser les actions gouvernementales, avec l’espoir d’offrir des réponses concrètes aux besoins des gabonais, cette réforme devra être suivie d’une véritable transformation des pratiques et d’un engagement financier suffisant.
Pour le gouvernement gabonais de la transition, le défi est clair : prouver que ce remaniement va au-delà de la symbolique et qu’il apportera des bénéfices concrets aux Gabonais. Ce remaniement s’inscrit donc dans un contexte politique particulier, marqué par la transition en cours et les attentes des citoyens gabonais.