Face aux préjugés persistants liés au Syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA), qui fragilisent les familles, pourtant essentielles au soutien des personnes vivant avec le VIH, comment les psychologues favorisent-ils l’implication et l’appui des proches dans le suivi des patients ?
Au Gabon, comme dans de nombreux pays d’Afrique, le VIH demeure une maladie entourée de tabous. La séropositivité entraîne parfois un isolement social pour les malades, soulignant l’importance cruciale du soutien familial dans ces moments difficiles.
« Lorsqu’une personne est infectée, elle se sent souvent seule et a besoin de soutien. L’accompagnement psychologique est indispensable, mais face à un environnement potentiellement hostile ou menaçant, elle peut être amenée à se replier sur elle-même. Le soutien familial vient alors renforcer le travail entrepris par le psychologue », explique Yancy Mabika, psychologue clinicienne.
La persistance des préjugés autour du VIH entrave encore l’accompagnement des patients, malgré l’existence de plusieurs mécanismes d’aide.
« L’annonce du statut sérologique a un impact non seulement sur la personne infectée, mais aussi sur sa famille. Lorsque c’est un parent qui accompagne le patient, la communication est généralement plus aisée. En revanche, lorsque le patient a du mal à communiquer avec sa famille, la situation est plus délicate. S’il est prêt à partager son statut avec elle, les choses sont plus simples. Nous utilisons notamment une approche thérapeutique appelée psychothérapie de groupe systémique, qui consiste à réunir le patient et sa famille pour aborder les éventuels blocages qui empêchent l’acceptation. Ces blocages sont souvent liés à la peur et à un manque d’informations sur la maladie et la situation de leur proche », précise la psychologue.
Soutenir les proches permet non seulement d’améliorer la qualité de la prise en charge, mais aussi de construire une société plus solidaire et sensibilisée face au VIH.