Chaque année, du 25 novembre au 10 décembre, la campagne internationale des 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre mobilise le monde entier pour dénoncer, prévenir et combattre toutes les formes de violences faites aux femmes et aux filles.
Cette campagne, profondément symbolique et nécessaire, rappelle que ces violences, physiques, psychologiques, économiques, sexuelles ou numériques, demeurent parmi les violations des droits humains les plus répandues et les moins sanctionnées. Elles touchent toutes les couches sociales, tous les âges, tous les milieux, souvent dans le silence et l’impunité.
La réalité est implacable : les violences basées sur le genre ne sont pas des faits isolés. Elles constituent un système. Elles s’exercent à domicile, dans les espaces publics, à l’école, au travail et, de plus en plus, sur les réseaux sociaux. L’espace numérique est devenu un terrain fertile pour le harcèlement, les menaces, l’humiliation publique, le chantage ou l’usurpation d’identité, exposant les femmes à des violences nouvelles, rapides et massives. Cette montée de la violence en ligne impose d’adapter les mécanismes de prévention, de protection et de sanction, afin que les femmes soient en sécurité aussi bien dans la vie physique que dans la vie digitale.
Cette année, la campagne mondiale « TOUS UNiS ! » porte un thème fort et ambitieux : « TOUS UNiS ! Investir pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles ! ». Il s’agit non seulement d’encourager les citoyens à se mobiliser, à montrer leur engagement pour un monde sans violence envers les femmes, mais aussi de les inciter à partager les actions qu’ils mènent individuellement et collectivement. Parallèlement, la campagne appelle les gouvernements du monde entier à clarifier, de manière transparente, les investissements réellement consacrés à la prévention de la violence fondée sur le genre. Car prévenir coûte toujours moins cher; humainement, socialement et économiquement, que réparer.
Mais au-delà des slogans, l’objectif est clair : provoquer une prise de conscience durable et collective. Les 16 Jours d’activisme rappellent que la lutte contre les violences basées sur le genre n’est pas l’affaire d’un ministère, ni d’une seule journée, ni d’un seul mouvement. C’est la responsabilité de tous : institutions, leaders communautaires, familles, écoles, médias, plateformes numériques et citoyens. Chaque geste compte, écouter une victime, signaler une agression, refuser les discours de banalisation, éduquer les jeunes garçons et filles au respect, soutenir les organisations qui œuvrent sur le terrain.
Les 16 Jours ne sont pas une parenthèse militante : ils sont un rappel puissant que le combat doit durer toute l’année. Tant qu’une seule femme, dans un foyer, un bureau, une rue ou derrière un écran, vivra dans la peur, la menace ou la violence, notre société aura le devoir moral de continuer à lutter. À travers cette campagne, le monde réaffirme un message simple et essentiel : aucune société ne peut progresser si ses femmes ne sont pas libres, respectées et protégées.

