Joseph Boakai, le président du Libéria, a signé un décret pour la création d’un tribunal des crimes de guerre. L’entité est très attendue par les populations, qui y voient un moyen de rendre justice aux victimes des deux guerres survenues dans le pays.
Au Libéria, la nouvelle a été rendue officielle, la création d’un tribunal pour juger les crimes de guerre se fera dans les prochains jours. Joseph Boakai, le chef de l’État libérien, a signé le décret le 2 mai 2024. Objectif : rendre justice à toutes les personnes victimes des massacres généralisés, des tortures et des violences sexuelles perpétrés au cours des deux guerres civiles qu’a connues le pays.
Entre 1989 et 2003, ce sont environ 250 000 personnes qui ont perdu la vie lors de ces deux guerres. Les filles étaient victimes de viols collectifs, alors que les enfants, recrutés pour combattre, étaient témoins de l’assassinat de leurs parents. Des atrocités condamnées par les groupes de défense des droits de l’homme.
Adoptée par le Parlement et le Sénat libérien, la législation a été signée par une majorité de législateurs. D’ailleurs, certains d’entre eux seraient poursuivis en justice. En 2009, une liste de personnes accusées de crimes de guerre avait été dressée par une commission d’après-guerre. Le gouvernement était cependant resté silencieux face à cette procédure qui visait la vérité et la réconciliation du peuple.
Il y a un an, Human Rights Watch, ainsi que d’autres groupes de la société civile, avaient publié un rapport conjoint. Dans celui-ci, l’organisation appelait l’administration Biden à inciter le gouvernement libérien à ouvrir le tribunal de crime de guerre et à y apporter un soutien financier.
À cet effet, les États-Unis de leur côté ont expliqué qu’ils financeraient ce tribunal à condition que celui-ci soit établi de façon légale. Une déclaration faite par Beth Van Schaack, l’envoyée des États-Unis pour la justice pénale mondiale.
Frey Demba