Près de 40 ans sans carte nationale d’identité (CNI), les citoyens de la République démocratique du Congo (RDC) pourront enfin rentrer progressivement en possession du précieux sésame. Le premier modèle de la nouvelle CNI avait d’ailleurs été délivré par l’Office national d’identification de la population (ONIP) l’an dernier au président Félix Tshisekedi en tant que premier citoyen du pays.
Document essentiel pour prouver son identité et sa nationalité, la CNI est une pièce indispensable pour l’épanouissement d’un citoyen dans son pays. En RDC, les populations n’ont pas eu droit à ce précieux sésame depuis près de 40 ans. Elles étaient identifiées soit par leur carte d’électeur, leur permis de conduire, leur carte professionnelle ou encore une carte scolaire ou académique pour les élèves et étudiants.
La principale raison évoquée par les experts est celle de la non maîtrise de la population par les autorités du pays tant au niveau individuel qu’au niveau des agrégats statistiques. En effet, comme dans beaucoup de pays, le recensement devrait se faire chaque dix ans. Cependant, les multiples périodes d’instabilité politique en 1990 avec les conférences nationales souveraines, la guerre de 1996 et les conditions sécuritaires et politiques n’ont pas permis de faire le travail de recensement.
Dès son arrivée au pouvoir en 2019, le président congolais Félix Tshisekedi a fait de l’identification biométrique de tous les citoyens l’un de ses chevaux de bataille et a annoncé une campagne d’identification en vue de doter le pays d’un registre national de la population. Le 30 juin 2023, le premier modèle de la nouvelle carte d’identité nationale avait été délivré par l’ONIP, avant de procéder à la reprise effective de l’opération d’octroi de la carte d’identité, le 26 avril dernier.
Pour obtenir ce document, les citoyens congolais devront remplir plusieurs conditions : justifier de sa nationalité congolaise en présentant une pièce d’identité valide, telle qu’une carte d’électeur, un passeport ou un permis de conduire.
Pour ceux qui ne possèdent pas ces pièces, ils devront se présenter avec trois témoins déjà identifiés par l’ONIP afin de justifier leur nationalité. Après enrôlement, chaque citoyen recevra un récépissé et après une période consacrée à la vérification des données identitaires des requérants, il leur sera délivré une carte d’identité nationale.
À terme, le processus d’identification devra coûter un peu plus d’un milliard de dollars, soit plus de 600 milliards de FCFA.
Larissa Emane