Alors que les autorités gabonaises sont toujours dans le processus d’élaboration des stratégies visant à atteindre la sécurité alimentaire dans le pays, les agriculteurs, eux, éprouvent encore d’énormes difficultés à se procurer des intrants agricoles, pour augmenter les productions.
Depuis quelque temps, au Gabon, la sécurité alimentaire est devenue l’un des chevaux de bataille des plus hautes autorités du pays. Donner un accès suffisant à la nourriture et à tout élément visant la satisfaction en matière d’alimentation aux populations, c’est désormais ce à quoi aspirent les gouvernants. Seulement, plusieurs problèmes entravent l’essor du secteur agricole. C’est le cas des difficultés rencontrées par plusieurs agriculteurs concernant l’approvisionnement en intrants.
« Obtenir les intrants, dont les engrais et les semences, relève d’une véritable problématique. Lorsque vous voulez faire venir des intrants de l’étranger, la procédure est très longue. Ces produits doivent normalement passer par un laboratoire, qui procède à un examen avant de rendre les résultats après deux semaines. Mais, en réalité, le véritable problème est que celui-ci ne recontacte jamais les agriculteurs », explique Amélia Garcia Medza Mba, présidente des coopératives agricoles du Gabon.
Face à ces difficultés, les agriculteurs se voient obligés de jouer la carte de la solidarité en se partageant les intrants disponibles ou créés par certains d’entre eux, quand bien même la qualité de ces produits n’est pas vérifiée. Une situation qui facilite donc la transmission de certains germes qui peuvent détruire les cultures. C’est le cas de la mosaïque qui détruit les productions de manioc aujourd’hui.
Toutes ces difficultés liées aux intrants agricoles mettent un frein à l’augmentation de la production locale. Les agriculteurs espèrent que la nouvelle dynamique mise en place dans le pays depuis la prise de pouvoir du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) prendra en compte tous ces facteurs, pour améliorer la productivité dans le secteur agricole, qui permettra d’atteindre la sécurité alimentaire.
Frey Demba