L’élection présidentielle au Gabon est encadrée par un ensemble de règles précises définies dans le Code électoral. Ces dispositions fixent les conditions d’éligibilité, les incompatibilités et les modalités du scrutin.
Selon l’article 170 du Code électoral, tout gabonais, homme ou femme, peut briguer la magistrature suprême à condition de remplir un certain nombre de critères. D’abord, la question de la nationalité est centrale. Pour être éligible, il faut être « né gabonais et justifier d’un parent lui-même né gabonais ». De plus, seule la nationalité gabonaise est admise : « un candidat qui aurait acquis une autre nationalité doit y renoncer au moins trois ans avant l’élection ».
L’âge est également un facteur déterminant. Seules les personnes âgées de 35 à 70 ans peuvent se présenter. Les exigences s’étendent aussi à la situation matrimoniale. Un candidat doit être marié à un(e) gabonais(e), né(e) d’au moins un parent gabonais. La résidence est un autre critère clé. Pour être éligible, « il faut avoir vécu au Gabon sans interruption pendant au moins trois ans avant l’élection ».
D’autres conditions viennent s’ajouter, notamment « la maîtrise d’au moins une langue nationale, la jouissance des droits civils et politiques, ainsi qu’un état de santé physique et mental jugé satisfaisant par un collège médical assermenté devant la Cour constitutionnelle ». Enfin, une restriction importante concerne la succession. À l’issue du mandat présidentiel, « ni le conjoint du président en exercice ni ses descendants ne peuvent se porter candidats immédiatement après lui ».
Durée du mandat et modalités de l’élection
Selon l’article 167 du Code électoral, « le président de la République est élu pour un mandat de sept ans, renouvelable une seule fois ». Aucune réforme constitutionnelle ne peut permettre d’enchaîner plus de deux mandats successifs.
L’article 168 quant à lui précise que « l’élection se déroule selon un scrutin majoritaire uninominal à deux tours ». Le premier tour permet aux candidats de se départager, et si aucun n’obtient la majorité absolue, un second tour est organisé entre les deux mieux placés.
Concernant le calendrier électoral, « le vote doit avoir lieu entre un et trois mois avant l’expiration du mandat en cours », indique l’article 169. Par ailleurs, un président en exercice ne peut pas raccourcir son propre mandat pour se représenter.
La question du cautionnement
Se présenter à l’élection présidentielle nécessite aussi de disposer de moyens financiers. L’article 88 du Code électoral dispose qu’« un cautionnement de 30 millions de francs CFA pour tout candidat doit être remis ». Cette somme n’est pas remboursable si le candidat ne remplit pas certaines conditions de score.
Ces dispositions légales traduisent une volonté d’encadrer l’accès à la magistrature suprême afin de garantir une gouvernance stable et légitime. En imposant des critères stricts d’éligibilité, le Code électoral favorise des candidats enracinés dans la nation, ayant une parfaite connaissance du pays et de ses réalités.
L’obligation d’une résidence continue au Gabon, la maîtrise d’une langue nationale et la nécessité de jouir d’un état de santé optimal sont autant de conditions qui visent à assurer que le futur président sera pleinement opérationnel et en phase avec les attentes des citoyens.
De plus, la limitation du nombre de mandats et la mise en place d’un scrutin à deux tours renforcent le caractère démocratique du processus électoral, offrant aux électeurs la possibilité de choisir leur dirigeant dans un cadre compétitif et équitable.
Alors que le pays s’apprête à écrire une nouvelle page de son histoire, ces règles contribuent à asseoir un modèle électoral exigeant, garantissant à la fois la continuité des institutions et la crédibilité du scrutin présidentiel.