Le vendredi 18 avril 2025, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hermann Immongault, a tenu un point de presse pour corriger certaines « erreurs » relevées lors de l’annonce des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 12 avril dernier. Une démarche qui, au-delà de la rectification des chiffres, s’inscrit dans une volonté assumée de transparence et de renforcement de la crédibilité du processus électoral à la veille de la transmission des résultats à la Cour constitutionnelle de la transition.
C’est le dimanche 13 avril que les premiers résultats avaient été communiqués au public. Mais après une centralisation complète des procès-verbaux issus des missions provinciales et consulaires, et surtout après une confrontation de ces chiffres avec les procès-verbaux affichés devant chaque bureau de vote, plusieurs incohérences ont été constatées. L’erreur la plus notable portait sur un écart de 4,82 % entre les suffrages exprimés et le total des voix obtenues par l’ensemble des candidats. D’où cette mise au point officielle du ministre.
« Cette double vérification s’est accompagnée d’un croisement avec les résultats collectés dans les bureaux témoins, lesquels avaient permis d’avoir les premières tendances. Cette annonce offre également l’occasion de corriger quelques erreurs de calcul contenues dans la communication du 13 avril dernier, lesquelles portaient sur l’écart constaté de 4,82 % entre les suffrages exprimés et ceux obtenus par l’ensemble des candidats », a déclaré Hermann Immongault, soulignant ainsi la rigueur appliquée au processus.
Les chiffres officiels consolidés, incluant les résultats du Gabon et de la diaspora, révèlent qu’au total 907 665 électeurs étaient inscrits sur les listes. Parmi eux, 641 632 se sont rendus aux urnes, établissant le taux de participation à 70,11 %. On dénombre 22 632 bulletins blancs ou nuls, ce qui ramène le nombre de suffrages valablement exprimés à 620 000.
Brice Clotaire Oligui Nguema l’emporte très largement avec 588 074 voix, soit 94,85 % des suffrages. Il est suivi par Alain-Claude Bilie-By-Nze, qui recueille 19 265 voix (3,11 %), puis Joseph Lapensée Essingone avec 3 744 voix (0,60 %). Viennent ensuite Gninga Chaning Zenaba (2 419 voix, soit 0,39 %), Alain Simplice Boungueres (2 299 voix, 0,37 %), Stéphane Germain Iloko Boussengui (2 214 voix, 0,36 %), Axel Stophene Ibinga Ibinga (1 384 voix, 0,22 %) et enfin Thierry Yvon Michel Ngoma qui ferme la marche avec 601 voix, soit 0,10 %.
Au-delà de la domination écrasante du candidat arrivé en tête, c’est surtout la démarche de correction des chiffres qui mérite d’être soulignée. Dans un contexte où chaque élection soulève son lot de suspicions, le gouvernement a choisi d’anticiper toute polémique en revenant sur ses chiffres avec clarté et pédagogie.
Cette volonté de corriger les erreurs, avant même la validation des résultats par la Cour constitutionnelle de la transition, vise à rassurer les électeurs, à crédibiliser les institutions et à pacifier le climat politique. Un signal fort, qui marque peut-être un tournant dans la manière de conduire les processus électoraux au Gabon.
Les résultats seront transférés à la Cour constitutionnelle qui après vérification donnera le verdict final avant la poursuite des étapes entourant l’élection présidentielle.