Lancée ce mardi 29 avril 2025 par le ministère des Affaires sociales (via la Direction générale de la prévoyance sociale) et le ministère de l’Intérieur, une vaste opération de distribution d’actes de naissance et d’enrôlement à la CNAMGS a débuté dans le Grand Libreville. Fait marquant révélé lors de ce lancement : 8331 actes de naissance, établis suite à de précédentes opérations visant les apatrides, n’ont jamais été récupérés par leurs bénéficiaires.
L’apatridie – situation d’une personne dépourvue de nationalité légale – demeure un problème de société au Gabon. Entre 2015 et 2022, 32523 dossiers d’ apatrides avaient été enregistrés par les autorités, illustrant l’ampleur du phénomène dans ce pays de plus de 2 millions d’habitants.
Suite à ces enregistrements, des actes d’état civil ont été établis, mais un nombre important reste en souffrance dans les services administratifs. « Le constat qui a été fait, c’est que les actes de naissance ont déjà été transcrits, mais les concernés ne sont pas venus les chercher. On a au total, dans le Grand Libreville, 8 331 actes de naissance [non réclamés]. Donc, avant de lancer une nouvelle procédure, on voudrait d’abord que les intéressés viennent les récupérer », a expliqué la directrice générale de la prévoyance sociale, colonel Solange Gnoundou Massinga.
Ces 8 331 documents attendent donc leurs propriétaires dans les mairies des communes concernées par l’opération actuelle (Libreville, Owendo, Akanda, Ntoum, Kango, Cocobeach). La colonel Gnoundou Massinga a précisé que la campagne de distribution et d’enrôlement CNAMGS s’étendra ensuite dans les provinces : « Nous irons jusqu’à l’intérieur du pays […]. L’opération s’adresse exclusivement à ceux qui ont rempli la procédure, qui se sont fait identifier entre 2015 et 2023 ». Elle invite donc prioritairement les personnes concernées par les actes déjà disponibles à venir les retirer.
Au-delà de l’aspect administratif, cette opération revêt un caractère humanitaire essentiel. Elle doit permettre à des milliers de résidents d’être enfin reconnus comme citoyens gabonais et de bénéficier des droits associés à ce statut.