Plus de 100 jeunes gabonais, bénéficiaires de la deuxième vague des bourses de l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC), ont quitté Libreville ce mardi pour l’Éthiopie, dans le cadre de leur formation aux métiers de l’aéronautique. Une initiative qui vise à bâtir, sur le long terme, un écosystème aérien national autonome, compétent et durable.
L’aéroport international Léon Mba de Libreville vibrait d’émotion dès les premières heures de la matinée. Familles, encadreurs et autorités de l’aviation civile ont accompagné les jeunes boursiers de cette deuxième cuvée, prêts à rejoindre la prestigieuse Ethiopian Aviation Academy. Ce départ, prévu initialement en janvier, avait été repoussé à plusieurs reprises, laissant planer l’inquiétude chez les concernés. Mais cette fois, plus d’incertitude : les valises sont prêtes, les billets tamponnés, les ambitions renouvelées.
Des parcours diversifiés dans un secteur en plein essor
Répartis dans plusieurs filières de l’aéronautique, contrôle aérien, pilotage, maintenance aéronautique, sécurité et gestion aéroportuaire, ces jeunes gabonais vont suivre un cursus rigoureux dans l’un des meilleurs centres de formation aéronautique du continent. L’Éthiopie, via Ethiopian Airlines, s’est imposée comme un hub incontournable en Afrique, tant pour le transport de passagers que pour la formation technique, ce qui garantit un encadrement à la hauteur des standards internationaux.
Dans un contexte où le Gabon ambitionne de se doter d’un secteur aérien dynamique et résilient, le départ de ces étudiants marque une étape cruciale. Le pays fait face à un manque criant de main-d’œuvre qualifiée dans le secteur aérien, tant dans les tours de contrôle que sur les pistes ou dans les hangars. En initiant cette politique, le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema entend rompre avec la dépendance aux compétences étrangères et miser sur l’expertise locale.
Un engagement salué par les familles et les autorités
Présents sur place, les agents de l’ANAC ont accompagné les boursiers jusqu’à leur embarquement, veillant à ce que toutes les consignes soient respectées. Dans la foule, des parents partagés entre fierté et nervosité ont tenu à remercier les autorités pour ce coup de pouce à l’avenir de leurs enfants. « C’est une opportunité que peu de pays offrent. Envoyer gratuitement des jeunes se former à l’étranger dans des métiers aussi pointus, c’est construire l’avenir sur du solide », a confié un parent d’élève.
Si l’heure est à l’enthousiasme, les attentes restent élevées. Les étudiants de la première cuvée, partis l’année dernière, sont d’ores et déjà entrés dans la phase pratique de leur apprentissage. La nouvelle promotion, elle, porte désormais le poids d’un double engagement : se former avec rigueur et revenir contribuer au développement du secteur aérien gabonais.
Avec cette initiative, le Gabon trace progressivement sa route vers une souveraineté aérienne assumée, où chaque jeune formé devient un pilier de la modernisation du transport aérien national. Prochaine étape : le retour au pays, diplôme en main et ambition en tête.