Alors que la rentrée scolaire vient de débuter, le gouvernement gabonais met en avant une mesure forte pour répondre à la recrudescence des violences dans les établissements. Dorénavant, tout acte d’agression commis en milieu scolaire pourra valoir à son auteur jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et un million de francs CFA d’amende.
Ces dernières années, plusieurs incidents spectaculaires, parfois filmés et relayés sur les réseaux sociaux, ont mis en lumière une escalade inquiétante des comportements violents entre élèves. Face à cette dérive, l’opinion publique et les associations de parents d’élèves réclamaient une réponse ferme. C’est désormais chose faite avec l’implication conjointe du ministère de l’Éducation nationale et de ceux de la Justice, de l’Intérieur et de la Sécurité.
La loi mobilisée pour protéger l’école
L’article 230 du Code pénal constitue la base de ce durcissement : il prévoit des peines lourdes contre toute personne ayant volontairement porté des coups ou causé des violences entraînant une atteinte physique ou psychologique. Jusqu’ici, les sanctions dans les établissements se limitaient souvent à des exclusions disciplinaires, jugées insuffisantes pour endiguer le phénomène.
Pour la ministre d’État, Camélia Ntoutoume Leclercq, ce tournant est nécessaire pour garantir un cadre d’apprentissage paisible. L’introduction de peines pénales vise donc à dissuader les comportements violents et à rétablir l’ordre dans un environnement où la sécurité est indispensable à la réussite scolaire.
Répression et prévention, deux leviers complémentaires
Si cette fermeté est saluée comme une étape clé, des voix soulignent la nécessité d’accompagner cette politique par des actions de sensibilisation et de suivi psychologique. Car pour être efficace sur le long terme, la lutte contre la violence scolaire devra associer punition et rééducation.
Avec ce dispositif, l’État gabonais envoie un signal fort en ce début d’année scolaire : la violence ne sera plus tolérée à l’école, et ceux qui s’y livrent devront désormais en payer le prix.