Le conseil national des parents d’élèves (CNPE), a lancé, un cri d’alarme retentissant contre la recrudescence des violences en milieu scolaire, lors d’une déclaration faite ce vendredi 7 novembre 2025, dans les locaux de l’École supérieure MATAS School, afin de dénoncer ce phénomène qui « pollue l’environnement éducatif gabonais ».
Lors de cette rencontre, le CNPE a pointé du doigt trois fléaux majeurs au nombre desquels, les violences en milieux scolaires, le trafic et la consommation de stupéfiants, mais également le harcèlement. « En ce qui concerne la recrudescence des phénomènes de violences en milieux scolaires, depuis l’année académique en cours, il ne passe plus un jour sans qu’un cas de violence ne soit signalé dans certains établissements scolaires du grand Libreville de la province de l’Estuaire», a fustigé le bureau du CNPE, par la voix son président exécutif Donatien Boulingui.
Le Conseil condamne fermement ces actes « ignobles et salue cet élan de rigueur ». L’inquiétude porte sur un milieu éducatif où les apprenants sont « stressés, angoissés, humiliés et psychologiquement atteints » par ces actes. La déclaration du CNPE s’appuie sur une analyse en profondeur des causes, qu’elles soient intrinsèques ou extrinsèques, rappelant que le phénomène est un indicateur de la crise que traverse le pays.
L’influence de la prolifération des réseaux sociaux, des programmes inadaptés, des jeux vidéo et l’utilisation abusive d’Internet sont évoquées, pouvant conduire à la fascination pour la violence. Le manque de discipline, de respect, le laxisme, l’influence des traditions et les problèmes familiaux sont également cités.
Parallèlement, l’école est perçue comme un creuset où le conflit est permanent et où la pression de la société produit une forme de violence symbolique. Par ailleurs, le conseil a également rappelé certains faits de violence marquants, notamment des agressions à l’arme blanche et des cas mortels survenus en milieu scolaire entre 2017 et 2019, à l’intérieur du pays comme dans le grands Libreville.
Pour riposter à ces fléaux, le Conseil national des parents d’élèves a formulé une série de recommandations concrètes pour une action multisectorielle à savoir : la mise en place d’un organe permanent de coordination pour la lutte contre la violence; l’organisation des assises nationales sur la problématique; procéder à la fermeture des débits de boissons aux abords des établissements scolaires et interdire l’accès de tous aux apprenants.
Autre mesure préconiser, procéder aux patrouilles mobiles et motorisées des abords des établissements par les forces de l’ordre; recruter des surveillants et poursuivre les travaux de réhabilitation et de construction; créer une société de transport scolaire pour sécuriser le trajet; renforcer l’encadrement en impliquant les associations de parents d’élèves; créer un corps des surveillants (en uniforme; œuvrer pour la sensibilisation à travers différents médias et réseaux sociaux, des messages en langues nationales, ainsi qu’avec des publicités par affiches et signalétiques et organiser des campagnes nationales de prévention et de sensibilisation impliquant tous les acteurs de la communauté éducative et religieuse).
Le CNPE demande ainsi un sursaut opérationnel pour garantir la sécurité et l’intégrité physique et morale des enfants gabonais, conformément aux droits de l’enfant ratifiés par le Gabon.
Il reste focalisé sur sa mission qui fait de lui un partenaire privilégié du système éducatif gabonais, tout en réaffirmant le rôle essentiel de la famille dans la production, la socialisation et la transmission des valeurs et interpelle également le chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema, ainsi que les Forces vives de la Nation en soulignant que « la jeunesse est en danger et qu’il est impératif de la protéger ».

