Discours de Brice Clotaire Oligui Nguema à l’occasion de la visite du président français, Emmanuel Macron du 23 au 24 novembre 2025.
« Monsieur le Président de la République française,
Distingués invités, mesdames et messieurs.
C’est avec un profond honneur et une grande joie que le peuple et le gouvernement gabonais vous accueillent aujourd’hui, à l’occasion de cette visite officielle qui illustre la solidité des liens d’amitié et de respect mutuel entre nos deux nations.
Votre présence témoigne de notre volonté commune de prendre un nouveau départ, de bâtir une coopération fondée sur la confiance, le dialogue et l’égalité dans une perspective gagnant-gagnant.
Monsieur le Président de la République, cher frère,
Je tiens à vous exprimer ma sincère gratitude pour le soutien multiforme que vous avez apporté à notre pays pendant notre transition politique. Ce soutien a contribué à la tenue des élections libres et transparentes, saluées par la communauté internationale et à la mise en place progressive de nos institutions. Gage d’un retour à l’ordre constitutionnel nouveau.
Nous avons déjà installé l’Assemblée nationale et dans quelques jours, nous mettrons en place le Sénat, les mairies, assemblées départementales et le Conseil économique social et environnemental suivront.
Au-delà de cette transition politique, le Gabon s’est engagé dans une transformation économique ambitieuse, centrée sur la valorisation de ses ressources et l’amélioration des conditions de vie de sa population.
Nous ne souhaitons plus faire comme par le passé. L’industrialisation en est l’un des principaux piliers, notamment par la transformation locale de nos matières premières. À ce titre, nous invitons les entreprises françaises à s’asseoir, à suivre notre dynamique dans un cadre de transparence et de bonne gouvernance, conformément aux recommandations du Fonds Monétaire International en matière de publication de contrats, de déclarations fiscales, convention, accord et partenariat.
C’est l’occasion pour moi de vous rappeler, cher Emmanuel, que le 2 février 2018 à Dakar, lors de votre adresse à la communauté française du Sénégal, vous avez dit ceci : « Les entreprises françaises doivent être exemplaires en Afrique ». C’est cette exemplarité que nous recherchons pour notre pays.
Nos liens sont assez forts aujourd’hui. La France et le Gabon ont besoin l’un de l’autre. Notre avenir commun passe nécessairement par la suppression de l’économie de rente.
Concernant la transformation du manganèse, nous comptons sur votre collaboration afin que le groupe Eramet respecte ses engagements. Au regard de nos récentes discussions, je sais compter sur vous pour amener le groupe Eramet à être plus réactif et surtout aligné à notre vision.
Les accords financiers que nous venons de signer en témoignent de nos liens et de votre soutien à nous accompagner économiquement.
Nous avons engagé des réformes pour assainir nos finances publiques, restructurer notre dette intérieure et restaurer la confiance économique. Ces efforts doivent désormais s’étendre à notre dette extérieure en partenariat avec les institutions multilatérales, notamment le FMI, à qui nous avons demandé une assistance technique et la restructuration de notre dette, laquelle pourrait aboutir à la signature d’un programme.
Cher Emmanuel,
Mon gouvernement a hérité d’une dette abyssale, fruit d’une gestion irresponsable et opaque. Tout cela orchestré par Ali Bongo Ondimba, son épouse Sylvia et son fils Noureddin. Aujourd’hui en fuite à Londres et refusant de se présenter devant les tribunaux de notre pays.
Nous comptons sur la coopération judiciaire entre nos deux États pour que les décisions de justice soient exécutées et que les avoirs détournés soient restitués au peuple gabonais.
Monsieur le Président,
Je vous renouvelle mes vœux de bienvenue et souhaite que votre séjour au Gabon soit à la fois agréable et porteur d’échanges fructueux. Que cette visite marque une nouvelle étape dans le renforcement de notre coopération au service du développement et du bien-être de nos populations.
Notre relation est au beau fixe. Il n’y a aucun nuage entre le Gabon et la France. J’aime mon pays comme vous aimez la France.
Je vous remercie. »

