Réuni le jeudi 18 décembre 2025, le Conseil des ministres a rappelé que la digitalisation de l’administration constitue désormais « une orientation irréversible » ciblant des secteurs clés pour corriger les dysfonctionnements institutionnels et améliorer le quotidien des usagers.
Le président de la République a défini une feuille de route précise, exigeant que la priorité soit accordée aux services publics dits « à fort impact » pour les populations et l’économie nationale. Parmi les chantiers urgents figurent la dématérialisation intégrale de l’état civil, la numérisation des archives administratives, ainsi que la modernisation des modes de paiement et de la collecte électronique des impôts et recettes publiques.
La traçabilité des flux commerciaux et portuaires, la délivrance des permis et licences, ainsi que la modernisation numérique des secteurs de la santé et des transports constituent également le cœur de cette stratégie offensive. Cette transformation ne devra pas se limiter à l’administration centrale : le chef de l’État a insisté pour qu’elle intègre les collectivités locales et connecte les centres universitaires au réseau rénové de l’administration, jetant ainsi les bases d’une véritable « économie du savoir ».
Réorganisation institutionnelle
Pour porter cette ambition, l’architecture administrative s’adapte. Le Conseil a entériné un projet de décret portant réorganisation de la Direction générale de l’économie numérique (DGEN). Ce texte, pris en application de la loi fixant les règles de gestion des services de l’État, vise à doter cette structure d’un cadre juridique spécifique et clarifié.
La DGEN aura désormais la charge explicite d’élaborer et de veiller à la mise en œuvre de la politique gouvernementale en matière d’économie numérique, de télécommunications et de nouvelles technologies, en concertation étroite avec les autres administrations. Cette réorganisation s’accompagne de la création de la Direction Générale du Développement des Infrastructures Numériques et de la Cybersécurité (DGDINC), soulignant la volonté de l’exécutif de sécuriser son cyberespace tout en développant ses infrastructures.
Des avancées concrètes
Au-delà de la planification, le Conseil des ministres s’est félicité des premiers résultats tangibles de cette politique, notamment à travers l’opérationnalisation de programmes structurants tels que « Écoles connectées » ou le « Wifi à bord du train SETRAG ». Sur le plan sous-régional, le Gabon concrétise son intégration numérique avec la signature d’accords stratégiques avec la Guinée Équatoriale, actant la suppression des frais de roaming et l’interconnexion des réseaux de fibre optique.

