La troisième session ordinaire du Comité national économique et financier (CNEF) s’est tenue ce lundi 22 décembre, au siège de la BEAC à Libreville, sous la présidence du ministre d’État en charge de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, également chargé de la Lutte contre la Vie Chère, Henri-Claude Oyima.
Cette réunion avait pour objectif principal d’examiner le cadre macroéconomique du pays, à travers l’analyse de la situation économique et financière nationale, mais aussi de définir les orientations pour l’année 2026. Selon le ministre de l’Économie, les travaux ont d’abord permis d’évaluer la performance de l’économie nationale en 2025. « Nous avons regardé comment l’économie a progressé. L’économie a progressé avec un taux de croissance que nous pensons arriver autour de 3 % en 2025 », a-t-il indiqué.
Sur la base de ce diagnostic, le CNEF a arrêté les grandes orientations macroéconomiques pour 2026, en cohérence avec la loi de finances récemment adoptée. L’objectif affiché est un taux de croissance de 6,5 %. « Nous dessinons donc des orientations pour 2026 en conformité avec la loi de finances, avec un objectif d’un taux de croissance de 6,5 % », a précisé le membre du gouvernement.
Des mécanismes axés sur un financement soutenable
Les échanges ont ensuite porté sur les mécanismes devant soutenir cette trajectoire de croissance. L’accent a été mis sur l’évaluation du financement des projets, aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé. « Lorsqu’on annonce ces chiffres, il faut regarder quels mécanismes nous mettons en place, notamment voir si les projets identifiés dans le secteur de la finance, à la fois public et privé, sont financés de manière soutenable », a expliqué Henri-Claude Oyima.
Parallèlement, le comité a examiné l’exécution du budget, en analysant les actions réalisées au cours de l’exercice en cours et les perspectives pour l’année suivante. « Nous avons regardé ce qui a été fait de manière soutenable et ce qui a été fait pour se projeter l’année prochaine », a-t-il ajouté.
Renforcement du cadre institutionnel et réglementaire
La session a également permis d’examiner le budget du CNEF, en augmentation en raison de l’intégration de nouveaux membres au sein de la corporation. Sur le plan réglementaire, les membres ont analysé la nouvelle réglementation de la Commission bancaire, notamment le dispositif de mise à l’index, qui permet désormais l’identification d’un client à l’échelle de toute la sous-région d’Afrique centrale. « Lorsqu’un client est recensé dans un pays, il est désormais connu dans toute la sous-région », a rappelé le ministre.
L’intégration des Caisses de dépôt et de consignation dans le champ de supervision de la Commission bancaire a également été examinée, renforçant ainsi le dispositif de contrôle du système financier.
Lutte contre le commerce informel de l’argent
Les travaux ont enfin mis en lumière la problématique des échanges avec les bureaux de change, notamment les pratiques informelles observées sur certains marchés. Le ministre de l’Économie a souligné que le commerce de l’argent est une activité strictement encadrée par la loi et que toute pratique exercée en dehors des règles appelle une intervention des autorités.
Des faiblesses ont été identifiées, en particulier au marché de Mont-Bouët, où s’exerce un commerce informel de devises. Face à cette situation, des mécanismes seront mis en place afin de freiner ces activités et de les ramener dans un cadre légal, exercé par des acteurs agréés par la Commission bancaire et l’autorité monétaire.
Au terme de cette session, le ministre d’État a insisté sur l’enjeu central des orientations retenues : la création de richesse et la réduction de la pauvreté. « Nous avons regardé comment on peut créer de la richesse pour notre pays en 2026, afin de baisser la pauvreté et permettre à nos concitoyens de bénéficier de ce qui se fait aujourd’hui au niveau national », a-t-il conclu.
Le CNEF confirme ainsi son rôle de cadre stratégique de pilotage macroéconomique, au service de la stabilité financière et du développement du pays.

