Sortir de l’emprise du franc CFA est l’un des sujets évoqués au cours de la rencontre des experts économiques du Burkina, du Mali et du Niger qui s’est tenue à Bamako, le 25 novembre dernier, en marge des visites du Général Abdourahamane TIANI, chef de l’État du Niger, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et d’Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla, Premier ministre burkinabè.
Créer une banque commune semble être l’option choisie par les trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), notamment le Burkina, le Mali et le Niger pour une meilleure intégration économique de leur région. Vont-ils abandonner le franc CFA et quels seraient ainsi les enjeux d’un tel projet ? Plusieurs économistes africains restent toutefois mitigés sur la question. Docteur Marius FOTSO KAMGA, Assistant-Chercheur en Sciences économiques option économie monétaire internationale de l’Université Omar BONGO de Libreville pense par exemple que la création de cette institution financière va de facto entraîner des effets positifs aux pays membres de ladite Alliance. C’est “une option qui constituera un moyen favorable à la facilitation des échanges au sein de leurs zones et de garantir une souveraineté nationale,” a-t-il souligné. Cette perspective reste louable pour ces États, au regard d’un certain nombre d’indicateurs macroéconomiques, à savoir : une nette progression en termes d’inflation et un taux de change relativement stable, par rapport à leurs différents partenaires internationaux.
Ce projet présente également des limites. Car, la mise en place de cette monnaie commune repose sur un certain nombre de conditions qui pourraient constituer un frein à l’essor des pays susmentionnés. Il faudra donc qu’ils améliorent leur système de production et de compétitivité, parce que ce n’est pas la monnaie qui fait l’économie, mais plutôt l’économie qui fait la force d’une monnaie. C’est le cas du Ghana, de l’Afrique du Sud et du Nigéria dont les monnaies locales se stabilisent grâce à leurs économies très compétitives et très développées.