La Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, célébrée chaque année le 2 avril, est une occasion cruciale pour attirer l’attention du public sur les questions liées à ce trouble et promouvoir une meilleure compréhension des personnes autistes.
L’autisme, bien plus qu’un simple diagnostic, représente un combat quotidien que doivent mener non seulement les personnes concernées, mais aussi leurs familles, les professionnels de la santé, les éducateurs et la communauté dans son ensemble.
« Au Gabon, comme dans d’autres pays en Afrique, l’autisme est souvent mal compris et peut être attribué à des causes mystiques ou surnaturelles, comme la sorcellerie ou une punition divine. Ces croyances peuvent conduire à la stigmatisation des enfants autistes et de leurs familles, les isolant socialement », a déclaré Raissa Ntoutoume Ndong, fondatrice de l’association « Les Petites Victoires – Vivre avec l’autisme ».
L’un des enjeux majeurs est l’acceptation sociale des personnes autistes. Malheureusement, les stéréotypes et les préjugés persistent dans la société. Nombre de gens associent encore l’autisme à des comportements spécifiques, ce qui peut mener à l’isolement ou à des discriminations. Cette journée vise à édifier le public sur les différentes manifestations de ce trouble et sur le fait que chaque personne autiste est unique, avec ses propres talents, défis et besoins.
« Une fois le diagnostic posé, on évalue la sévérité. Il y a différents degrés d’autisme ; il y en a qui sont moins touchés que d’autres. Certains sont des autistes dits ‘profonds’, qui peuvent présenter plus de difficultés, certains ne parlent pas. Il y a aussi un autisme qu’on qualifie de ‘moyen’ et un autre de ‘léger’ », a révélé Mendome Mintsa Davy-Ursula, vice-présidente de l’association Ibekelia.
Un autre aspect fondamental de ce combat est l’accès à l’éducation. L’inclusion scolaire des enfants autistes est un défi majeur au Gabon. « Les systèmes éducatifs sont peu adaptés aux besoins des enfants autistes. Il existe un manque d’écoles spécialisées accessibles et de programmes d’inclusion scolaire. Cela conduit à l’exclusion de nombreux enfants du système éducatif classique », a révélé Raissa Ntoutoume Ndong.
Afin de surmonter ces obstacles, il est impératif que les écoles adoptent des méthodes d’enseignement différenciées et fournissent des ressources adéquates, telles que des aides spécialisées et des formations pour les enseignants. En offrant un environnement d’apprentissage inclusif, cela aidera les élèves autistes à réaliser leur potentiel, favorisant ainsi une culture de respect et d’empathie parmi tous les élèves.
Le combat pour l’autisme ne saurait être mené sans une mobilisation des ressources. Le gouvernement, les ONG et les associations doivent collaborer pour mettre en place des programmes et des initiatives visant à soutenir les personnes autistes et leurs familles.
« Ce serait bénéfique d’avoir un centre qui regroupe tous les spécialistes. Ça faciliterait les diagnostics et la prise en charge », a souligné Mendome Mintsa Davy-Ursula. La coopération et la solidarité sont donc essentielles pour construire un avenir où les personnes autistes peuvent vivre dignement et librement.
La Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme est une occasion précieuse d’informer le public sur ce trouble complexe, tout en promouvant l’acceptation et l’inclusion des personnes autistes.
Comme tout autre citoyen, celles-ci ont droit à une vie sociale épanouissante, et leur pleine participation à la société est non seulement bénéfique pour elles, mais aussi enrichissante pour l’ensemble de la communauté. Par conséquent, il est essentiel de travailler ensemble pour combattre les stéréotypes et les préjugés, afin de construire une société plus inclusive et respectueuse de la diversité.