La Tuberculose, maladie infectieuse est une des causes importantes de mortalité à l’échelle mondiale. Selon le Dr Jocelyn Mahoumbou, directeur général du Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT), le Gabon fait partie des 30 pays à forte charge avec une estimation de 509 cas pour 100 000 habitants. À cet effet, des enquêtes de terrain sont en cours jusqu’au 15 mars prochain.
Créé depuis 1997 afin de réduire le taux de mortalité de la tuberculose, maladie infectieuse causée par une bactérie appelée bacille de Koch et transmise par voie aérienne, le PNLT met au coeur de ses priorités, des activités de campagnes de sensibilisation, de prévention pour informer la population gabonaise sur la nécessité de se faire diagnostiquer. Ce traitement rendu gratuit par le gouvernement gabonais permet aux personnes atteintes de la tuberculose de se soigner lorsque la maladie est diagnostiquée plutôt, généralement six mois avant.
Depuis 2021, le Gabon est classé parmi les 30 pays à forte charge de tuberculose à travers le monde. Le nombre de cas est estimé à 509 cas pour 100 000 habitants d’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), un nombre important pour un pays à faible démographie comme le Gabon qui ne compte que deux millions d’habitants.
Interrogé sur les défis et les progrès majeurs auxquels le Gabon fait face dans sa lutte contre cette maladie infectieuse, Jocelyn Mahoumbou, directeur du PNLT estime que la recherche médicale et scientifique joue un rôle important dans l’amélioration de prévention, de diagnostic et de traitement de la tuberculose.
« La recherche comme la formation constitue des piliers essentiels du développement et un programme comme le CRG a besoin de s’appuyer sur des éléments de recherche pour améliorer et acquérir de nouvelles stratégies pour prendre en charge efficacement les malades au sein de nos structures. Au sein de notre programme, nous avons un département s’occupant de la recherche opérationnelle pour nous permettre de mener des enquêtes comme celle de la CRG et nous avons également une enquête sur les coûts catastrophiques, c’est-à-dire des dépenses que la tuberculose occasionne sur la communauté pour se faire soigner, cette enquête débutera certainement l’année prochaine car nous avons à coeur de pouvoir également évaluer la prévalence de la maladie au niveau de la population et nous sollicitons des appuis des partenaires techniques et financiers pour nous aider à avoir une estimation exacte de la charge de la maladie dans notre communauté », a-t-il expliqué.
Le mercredi 07 février, le Ministère de la Santé a lancé l’évaluation de la Communauté des droits du genre (CRG) sur l’environnement juridique, le genre, la stigmatisation et les obstacles aux droits de l’Homme dans la lutte contre la tuberculose au Gabon. Selon Bertrand Kampoer, expert CRG, le faible taux de personnes diagnostiquées rétrograde la riposte, car « ce sont environ 50% de ceux qui devraient l’être. Et ces personnes ne sont pas diagnostiquées parce qu’il y a beaucoup de barrières».
L’un des objectifs de cette évaluation est d’accroître le taux de personnes diagnostiquées, mais aussi de définir les obstacles qui empêchent les gabonais d’accéder aux services de prises en charge et aussi les difficultés en matière de stigmatisation.
MMP