Le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a rencontré jeudi 12 septembre au Palais du bord de mer, les principaux acteurs du secteur de l’énergie, parmi lesquels la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), afin de discuter des problèmes persistants dans ce secteur clé pour le développement du pays.
Cette rencontre, marquée par la présence du ministre de l’Énergie, de l’administrateur provisoire de la SEEG et de nombreux cadres, visait à présenter la vision du chef de l’État et les mesures prévues pour redresser la situation.
Un secteur en difficulté
Depuis l’avènement du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) le 30 août 2023, le Gabon s’est engagé dans une nouvelle ère de réformes pour répondre aux besoins pressants des populations. Cependant, la fourniture d’électricité et d’eau demeure une source de préoccupation, avec des pannes fréquentes et une gestion défaillante des infrastructures existantes.
Au cours de cette rencontre, le président de la République, a rappelé que les installations vieillissantes de la SEEG souffraient également d’un manque d’entretien, un facteur aggravé par la fraude interne. En effet, certains agents de la SEEG sont accusés de complicité dans la distribution de compteurs frauduleux, contribuant à des pertes financières significatives. Malgré des recettes substantielles, la société peine à régler ses dettes envers ses fournisseurs, tels que la Société du Patrimoine, AGREKO, et CNE.
Les efforts du CTRI
Conscient des enjeux stratégiques de l’énergie pour le développement d’une nation, le CTRI a pris une série de mesures pour soutenir la SEEG. Parmi celles-ci figurent : l’installation de 132 transformateurs ; la mise en place de 14 groupes électrogènes dans les provinces, avec une capacité allant de 400 KVA à 1 Méga ; la livraison récente de 10 groupes électrogènes, en attente de branchement, et l’acheminement de 7 autres ; la mise en service prochaine de 30 forages industriels ; la livraison de 22 500 compteurs d’électricité, avec un objectif à terme de 400 000 compteurs et là réduction du prix du carburant pour la SEEG.
Nonobstant toutes ces initiatives, la société peine à remplir efficacement ses missions.
Mise sous administration provisoire
Face à la persistance des dysfonctionnements, le CTRI a pris la décision de placer la SEEG sous administration provisoire. Cette démarche s’accompagne de mesures drastiques pour restructurer l’entreprise, notamment la révision des salaires, la réduction du nombre de directeurs (de 51 à 14, ainsi que la création de 27 divisions), la création d’une direction de la sécurité et des fraudes, la simplification des démarches pour obtenir un compteur (ramené à une semaine, contre deux ans initialement), la digitalisation et la sécurisation des systèmes informatiques, la renégociation de la dette et l’élaboration d’un plan d’apurement et l’adoption du plan Tranfo 2025.
Le plan « Tranfo 2025 »
Un plan ambitieux, « Tranfo 2025 », a été adopté. Il vise à stabiliser la fourniture d’électricité et d’eau d’ici à 2025, améliorer le bilan comptable de -30 milliards à +10 milliards de francs CFA par an, améliorer l’expérience client sur l’ensemble du territoire, baisser le prix de l’énergie et assurer l’autofinancement des extensions de réseaux.
Un financement à la hauteur des enjeux
Pour soutenir la SEEG dans cette transition, le Brice Clotaire Oligui Nguema a annoncé la mise à disposition prochaine de 150 millions d’euros, soit environ 100 milliards de francs CFA, afin de résoudre définitivement les problèmes structurels de la société.
Un appel à la responsabilité
Le président de la transition a exhorté les acteurs du secteur à faire preuve de patriotisme et de responsabilité. Il a insisté sur l’importance d’éviter les mouvements de grève, en soulignant que l’accès à l’énergie est un enjeu national crucial pour le bien-être des gabonais. « Le CTRI veut apporter de l’eau dans le robinet de tous les gabonais », a-t-il martelé, invitant chacun à se concentrer sur les résultats concrets.