À l’occasion de la campagne Octobre Rose, les spécialistes rappellent l’importance de reconnaître les premiers symptômes et d’adopter les bons réflexes de prévention. Pourtant, détectés à temps, ces cancers peuvent être soignés efficacement.
Chaque année, des milliers de femmes sont touchées par des cancers féminins, principalement ceux du sein et du col de l’utérus. Selon le Dr. Mboungou Ikouanga Rebecca Hery épouse Nang Afane, médecin généraliste en santé publique au Programme national de prévention et de contrôle du cancer, certaines manifestations doivent immédiatement interpeller. « Pour le cancer du col de l’utérus, les symptômes les plus fréquents sont les saignements en dehors de la période des règles ou ceux qui apparaissent pendant les rapports sexuels », explique-t-elle.
Concernant le cancer du sein, la spécialiste souligne que les douleurs apparaissent souvent plus tard. Le signe le plus précoce reste la présence d’une petite masse au niveau d’un sein. « On peut observer un changement de texture de la peau, qui prend l’aspect d’une peau d’orange, un écoulement anormal au niveau du mamelon, parfois du sang, ou encore des ganglions au niveau des aisselles », précise-t-elle.
Ces signes, souvent discrets, sont pourtant des alertes précieuses. Ignorer ces symptômes, c’est laisser le temps à la maladie de progresser silencieusement.
Le Dr. Ambounda Ledaga Nathalie, également engagée depuis des années dans la lutte contre les cancers féminins, insiste sur l’importance de la vigilance personnelle et de l’autopalpation régulière. « Chaque mois, après les menstruations, il est essentiel de procéder à une autopalpation des seins. Si vous ressentez une boule plus dure que le reste du sein, il faut consulter sans tarder », recommande-t-elle.
Aussi, directrice du Programme de prévention et de contrôle des cancers, elle met en garde contre tout écoulement de sang ou de lait en dehors de la période d’allaitement, qui doit être considéré comme anormal. « À partir de 50 ans, chaque femme devrait réaliser une mammographie systématique. Le cancer du sein peut être contrôlé, à condition d’être détecté tôt », rappelle-t-elle.
Pour le Dr Ambounda, médecin gynécologue obstétricienne, le dépistage du cancer du col de l’utérus vise avant tout à détecter les lésions précancéreuses avant qu’elles ne se transforment en cancer. « C’est comme un soubassement qu’on construit sur un terrain. Il faut aller vérifier ce terrain au moins une fois par an, pour enlever cette base avant qu’elle ne devienne une maison », explique-t-elle.
« Le cancer du col est lié à un virus qui agit en silence. Quand les saignements apparaissent, c’est souvent que la maladie est déjà installée », avertit-elle. Les spécialistes sont unanimes : la prévention reste l’arme la plus efficace contre les cancers féminins. En ce mois d’Octobre Rose, le message est clair : se faire dépister à sa date d’anniversaire, écouter son corps, ne pas négliger les signaux d’alerte et consulter à temps.