La dissolution de la Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation le 8 mai dernier par les autorités fait couler beaucoup d’encre et de salive en Centrafrique.
Les débats autour de cette dissolution s’intensifient en Centrafrique. Créée en 2020, pour une durée de quatre ans renouvelable, elle visait la refondation de la mémoire collective par l’établissement de la vérité des faits entre « bourreaux et victimes ».
L’annulation de ce bureau par décret présidentiel intervient dans une période où la commission s’apprêtait à ouvrir ses premières audiences publiques dans le pays. Une situation qui a occasionné des revendications, aussi bien de la part des victimes que dans la sphère politique. Pour cause, des résultats de la commission jugés insatisfaisants, quelques années après sa création.
À une année de la fin de la durée définie pour la Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation, le bilan est négatif. C’est du moins ce que pense Evodie Francine Ndémadé, la coordonnatrice des associations des victimes de Centrafrique, qui a relevé un désaccord entre commissaires, entravant ainsi un traitement adéquat des dossiers.
Les commissaires, eux, de leur côté, parlent des difficultés liées à l’organisation et au financement, ce qui freine l’avancement des activités de l’organe. Selon Francis Mongombé, deuxième vice-président de l’entité, les personnes nommées le 30 décembre 2022 au sein de cette commission ont dû attendre deux ans avant l’attribution d’un local.
Bien que cette situation ait suscité de vives réactions au sein de l’opinion publique, pour l’heure, les autorités centrafricaines n’ont pas donné les raisons de cette décision.
Frey Demba