L’emploi, préoccupation majeure des gabonais depuis près d’une décennie, est devenu une priorité pour le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Depuis son arrivée au pouvoir le 30 août 2023, plusieurs initiatives ont été lancées pour stimuler l’emploi et réduire le taux de chômage, estimé à 37 % par la Banque mondiale.
Que ce soit dans le secteur public, avec la création de nombreux postes budgétaires, ou dans le secteur privé, des centaines d’emplois ont été créées en un an.
L’agriculture, un levier pour l’autosuffisance alimentaire et l’emploi
Le Gabon, encore trop dépendant des importations de produits alimentaires (estimées à 382 milliards de francs CFA), a décidé d’inverser la tendance. L’objectif d’atteindre l’autosuffisance alimentaire nécessite une main-d’œuvre qualifiée. C’est pourquoi 200 postes budgétaires ont été alloués au ministère de l’Agriculture.
En plus de ces postes, le ministère a reçu de nouveaux équipements agricoles grâce à un partenariat avec le groupe Ebomaf. Cette initiative vise à dynamiser l’agriculture locale, après les échecs du projet Graine lancé par le précédent gouvernement.
Le ministre de l’Agriculture, Jonathan Ignoumba, a déclaré : « Le président souhaite que nous réduisions les importations alimentaires d’au moins 50 %. Avec l’arrivée des tracteurs et des engins, en plus de la nouvelle société créée par le président, nous allons rouvrir les ranchs de la Ngounié et de la Nyanga. Nous avons des secteurs agricoles dans chaque province et département. La première étape sera d’équiper les responsables qui assistent les agriculteurs dans les villages. La banque dédiée à l’agriculture soutiendra les promoteurs, et le ministère fournira un accompagnement technique aux agriculteurs gabonais ».
« L’agriculture est un domaine à exploiter avec toute l’énergie que le Gabon possède. Ce domaine m’intéresse énormément et je crois que si on pouvait avoir de petites formations à côté de nos parcours universitaires, ce serait encourageant. L’initiative de la construction du lycée de Bikélé qui fait dans tout ce qui est agronomie, élevage, etc. est une bonne chose », souligne Lionel Kombel, un jeune étudiant gabonais.
Des opportunités dans tous les secteurs
Outre l’agriculture, d’autres secteurs ont bénéficié de la création de postes budgétaires : 1000 pour l’éducation, 200 pour la santé et 500 pour la communication.
Le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui a placé la jeunesse au cœur de son action, a encouragé les jeunes gabonais à saisir toutes les opportunités d’emploi, y compris dans des secteurs tels que l’assainissement. Pour soutenir cette démarche, il a doté les municipalités de 6 000 bacs à ordures et de 30 bennes à ordures ménagères, créant ainsi des emplois pour les éboueurs et les chauffeurs.
« Lorsque nous parcourons les quartiers de Libreville, nous constatons que des efforts restent à faire pour résoudre le problème de l’insalubrité. Le même constat s’applique aux villes d’autres provinces », a souligné le chef de l’État. « Travailler dans la gestion des ordures ou dans d’autres métiers manuels n’a rien de dévalorisant.Changeons de mentalité, je veux des gabonais décomplexés. Les métiers manuels sont indispensables et créateurs d’emplois », a-t-il ajouté.
Un nouvel espoir pour la jeunesse gabonaise
Cette initiative inédite suscite l’enthousiasme de nombreux gabonais, qui envisagent de se lancer dans l’agriculture ou l’entretien des villes.
« Le métier d’éboueur est noble », affirme Lionel Kombel, un jeune étudiant. « Les jeunes devraient davantage s’orienter vers ces métiers. Le bureau n’est pas fait pour tout le monde. Nous n’avons pas tous les compétences de travailler dans l’administration ».
Melissa, une jeune gabonaise, se réjouit également de la distribution de bennes à ordures : « Nous en avions besoin. Il n’y en avait pas assez, nous étions obligés de jeter les déchets par terre. Désormais, Libreville sera belle et propre. Nous ne sommes plus dans le Gabon d’avant, je constate que les jeunes se lancent de plus en plus dans les métiers autrefois négligés ».
Le CTRI entend poursuivre ses efforts pour créer des emplois et conduire le pays vers l’émergence. En un an seulement, des centaines d’emplois ont été créés, redonnant espoir à la jeunesse gabonaise.
Frey Demba