La relation entre le Gabon et la France, héritage direct de l’histoire coloniale, mais transformée par les décennies d’indépendance, a toujours été marquée par une proximité politique, économique et culturelle.
Le premier président français à fouler officiellement le sol gabonais fut Georges Pompidou en février 1971. Accueilli à Libreville par le président Omar Bongo, il reçut les clés de la ville. Cette visite fut ponctuée d’événements symboliques, tels qu’un concert spécial à la Radio Télévision Gabonaise et la création de pièces de monnaie commémoratives.
Le 17 janvier 1983, François Mitterrand se rendit à son tour à Libreville pour rencontrer Omar Bongo, scellant une tradition de visites officielles qui renforceront au fil des années le partenariat bilatéral. Depuis l’indépendance du Gabon en 1960, Paris a maintenu des liens étroits avec Libreville, mêlant coopération politique, influence diplomatique et échanges stratégiques sur les enjeux régionaux, notamment la sécurité et la stabilité en Afrique centrale.
Les 16 et 17 juillet 1996, Jacques Chirac se rend en visite au Gabon. Le chef de l’État français y évoque pour la première fois la « saignée démographique » causée par la traite des Noirs, qu’il qualifie d’« une des plus effroyables tragédies de tous les temps ». Défendant les « ambitieux et rigoureux programmes économiques et financiers » engagés par certains pays africains, il rappelle aux pays industrialisés l’« obligation morale » de ne pas « rester indifférent à la misère » que connaît le Continent noir. Pour sa part, il confirme que « la France ne se désengage pas en Afrique ».
Une coopération économique durable
Le partenariat Gabon‑France se manifeste surtout dans les domaines économiques et industriels. La France demeure un investisseur majeur, notamment dans les secteurs pétrolier et minier, avec des entreprises françaises impliquées dans l’exploitation et le développement durable des ressources gabonaises. La coopération s’étend également aux infrastructures, aux transports et à la logistique, soutenant la diversification de l’économie nationale.
Au-delà de l’économie, la France et le Gabon entretiennent une forte coopération culturelle et éducative. Les échanges universitaires, la présence d’instituts français, la promotion de la langue française et le soutien aux industries créatives illustrent la dimension humaine de ce partenariat, renforçant les liens interpersonnels et le partage de savoir-faire.
Des partenariats stratégiques pour l’environnement et la santé
La collaboration s’étend à la préservation des forêts, à la biodiversité et à la lutte contre le changement climatique. Des initiatives comme le One Forest Summit ont été soutenues par les présidents français récents pour promouvoir des solutions durables et responsables. La coopération sanitaire, notamment dans la formation des professionnels de santé et la lutte contre les maladies endémiques, complète ce partenariat stratégique.
Après Mitterrand, plusieurs présidents français se sont rendus au Gabon : Nicolas Sarkozy en 2007, Emmanuel Macron en 2023, et de nouveau en 2025. Ces visites dépassent le simple protocole : elles traduisent la volonté des deux pays de consolider leurs relations et de signer des partenariats gagnant-gagnant dans des domaines variés, de l’économie verte à l’innovation technologique.
Une dynamique tournée vers l’avenir
La visite d’Emmanuel Macron en novembre 2025 s’inscrit dans cette continuité, à un moment où le Gabon connaît un renouveau politique et cherche à diversifier ses partenariats internationaux. Selon les autorités gabonaises et l’Élysée, cette visite devrait permettre de consolider les acquis historiques tout en ouvrant la voie à de nouvelles initiatives mutuellement bénéfiques.

