Le président de la République gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema, a pris part le 7 septembre 2025 à Malabo, en Guinée équatoriale, à la 7ᵉ Session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).
La rencontre, présidée par le chef de l’État équato-guinéen, Obiang Nguema Mbasogo, également président en exercice de la CEEAC, a réuni les dirigeants de la sous-région autour d’un enjeu institutionnel majeur : le renouvellement de l’exécutif de la Commission de l’organisation.
Au terme des délibérations, l’Ambassadeur Ezéchiel Nibigira, ancien ministre des Affaires étrangères du Burundi, a été désigné président de la Commission pour un mandat de 5 ans renouvelable. Les chefs d’État ont, par ailleurs, rendu hommage à l’équipe sortante pour les avancées réalisées en matière d’intégration régionale et de coordination des réponses aux crises sécuritaires et économiques.
Une transition à forts enjeux
Ce changement de leadership intervient dans un contexte marqué par des défis persistants : instabilité politique dans certaines zones, menaces sécuritaires transfrontalières et lenteur du processus d’intégration économique. La nomination d’Ezéchiel Nibigira est perçue comme un choix stratégique, visant à insuffler un nouveau dynamisme à l’institution régionale.
Pour le Gabon, pays hôte du siège de la CEEAC, ce sommet revêt une importance particulière. La participation du Président Oligui Nguema illustre la volonté de Libreville de rester un acteur central dans la consolidation de la communauté régionale, malgré les réajustements diplomatiques opérés récemment par certains États membres.
Au-delà de la désignation d’un nouveau président, ce sommet met en lumière les limites mais aussi les potentialités de la CEEAC. L’organisation souffre encore d’un déficit de visibilité et de moyens, mais elle reste incontournable pour coordonner les politiques sécuritaires et économiques en Afrique centrale. La nomination d’un diplomate expérimenté comme Ezéchiel Nibigira constitue une opportunité de renforcer la crédibilité et l’efficacité de la Commission. Toutefois, la réussite de ce mandat dépendra largement de la volonté réelle des États membres d’accorder à l’organisation les moyens financiers, politiques et institutionnels nécessaires pour passer de l’intention à l’action.