En ce mois dédié à la lutte contre le VIH/SIDA, la désinformation demeure l’un des plus grands obstacles à la prévention au Gabon. Malgré les campagnes de sensibilisation et de dépistage qui se multiplient, de nombreuses croyances persistent, alimentant peurs, stigmatisation et comportements à risque. Déconstruire ces fausses idées est devenu indispensable pour protéger efficacement la population.
Voici dix fausses croyances encore très répandues, et les vérités essentielles à connaître :
- « On attrape le VIH en touchant une personne séropositive ». Faux. Le VIH ne se transmet pas par les contacts physiques du quotidien. Poignée de main, accolade, partage d’un siège : aucun risque.
- « Boire dans le même verre peut transmettre le virus ». Faux. Le VIH ne survit pas dans la salive. Le partage d’ustensiles, de verres ou de nourriture ne transmet jamais le virus.
- « Le VIH se voit sur le visage ou le corps ». Faux. Il n’existe aucun signe visible permettant d’identifier une personne vivant avec le VIH. Le seul moyen fiable de connaître son statut reste le dépistage.
- « Les moustiques peuvent transmettre le VIH ». Faux. Le virus ne survit pas dans l’organisme d’un moustique. Une piqûre ne présente aucun risque de transmission.
- « Le VIH ne touche que certains groupes de personnes ». Faux. Le VIH ne choisit ni une catégorie sociale, ni un âge, ni un mode de vie particulier. Tout le monde peut être concerné.
- « En couple, il n’y a aucun risque ». Faux. De nombreux couples ignorent leur statut sérologique. Le dépistage reste essentiel, même dans une relation stable.
- « Si je me sens en bonne santé, je n’ai sûrement pas le VIH ». Faux. Le virus peut rester silencieux pendant plusieurs années. L’absence de symptômes n’exclut en rien une infection.
- « Une personne sous traitement peut transmettre le virus ». Faux, si elle a une charge virale indétectable. Un traitement bien suivi permet d’atteindre une charge virale indétectable, ce qui rend la transmission impossible lors des rapports sexuels. C’est le principe “Indétectable = Intransmissible”.
- « Le préservatif protège toujours, même mal utilisé ». Faux. Une mauvaise utilisation peut entraîner une rupture ou un glissement. Pour être efficace, le préservatif doit être correctement mis dès le début du rapport.
- « Le VIH est une condamnation ». Faux. Grâce aux traitements actuels, une personne vivant avec le VIH peut mener une vie normale, avoir des enfants séronégatifs et vieillir en bonne santé.
Au-delà de l’aspect médical, le VIH demeure un enjeu profondément social et humain. Tant que ces fausses croyances circuleront, la prévention restera fragile et les nouvelles infections continueront d’augmenter. Renforcer l’information, briser les tabous et encourager le dépistage restent aujourd’hui les leviers les plus efficaces pour protéger durablement la population.

