Décidée par le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, l’interdiction d’importation du poulet de chair à partir du 1er janvier 2027 semble être un pas vers la souveraineté alimentaire. Une mesure que le gouvernement entend mettre en œuvre avec rigueur, afin de permettre aux gabonais de consommer ce qu’ils produisent.
Invitée d’un tour de table consacré aux projets prioritaires du chef de l’État, la ministre de l’Agriculture, de l’élevage et du développement rural a salué cette mesure « salutaire pour les Gabonais », rappelant que le président de la République « sait ce qu’il veut et là où il va ». Selon elle, cette interdiction vise à encourager la consommation locale et à créer un véritable écosystème de production : « les gabonais doivent manger ce qu’ils produisent et avoir du propre dans leur assiette », a-t-elle déclaré.
La ministre a précisé que le choix du poulet repose sur son cycle de production court, facilitant la montée en capacité du secteur. Elle a ajouté que d’autres produits pourraient, à terme, faire l’objet de mesures similaires, dans une logique d’autosuffisance alimentaire.
Des fermes intégrées et un appui aux petits éleveurs
Pour atteindre cet objectif ambitieux, le ministère prévoit la construction de fermes agricoles intégrées sur l’ensemble du territoire national, tout en accompagnant les petits éleveurs. « Aujourd’hui, la production locale représente à peine 5 % de nos besoins. Pour atteindre 100 %, il faut une grande organisation, une coordination interministérielle et un accompagnement technique et financier », a souligné la ministre.
Un vaste dispositif d’encadrement est donc en préparation, mobilisant plusieurs ministères et acteurs économiques afin d’assurer une transition progressive vers une production nationale compétitive.
L’industrie au service de la qualité et des normes
Prenant la parole à son tour, le ministre de l’Industrie a rappelé que la réussite de cette politique dépendra également de la mise en place de normes de qualité pour les produits locaux. « L’objectif est que le poulet de chair made in Gabon soit de très bonne qualité. Tout doit être normé », a-t-il affirmé.
Il a indiqué qu’une correspondance a été adressée à tous les ministères afin de recenser leurs besoins en normes. Ce travail de standardisation permettra de garantir la conformité des produits gabonais aux exigences du marché et d’éviter toute hausse injustifiée des prix pour les consommateurs.
Un chantier de souveraineté nationale
Pour les deux membres du gouvernement, cette mesure incarne la volonté du chef de l’État de bâtir un modèle économique résilient, autosuffisant et durable, où chaque Gabonais pourra consommer local à un prix abordable. Le ministre de l’Industrie a rappelé que 2027, ce n’est pas loin. C’est une question de responsabilité collective.

									 
					
					