Le vendredi 23 mai 2025, la rédaction de Gabon 24 a perdu bien plus qu’un collaborateur : elle a perdu une âme, une présence, un regard à la fois tendre et exigeant sur la communication digitale, un sourire discret mais inoubliable. Oyabi Lassissi Zul Kiful Jeff, que tous appelaient simplement “Zul”, s’est éteint des suites d’un malaise. Il n’avait que 37 ans.
Né le 14 février 1988, jour symbolique de l’amour, Zul a travaillé jusqu’à son dernier souffle avec passion, exigence et humanité, pour faire rayonner les projets en lesquels il croyait. Entré à Gabon 24 au sein du service digital et affecté à La Matinale, il était l’un de ces visages discrets mais indispensables, ces artisans de l’ombre qui façonnent, structurent, diffusent et animent ce que les téléspectateurs voient à l’écran et sur les réseaux sociaux et surtout, ce qu’ils ressentent.
L’homme derrière l’écran
Community manager de La Matinale de Gabon 24, Zul Kiful était avant tout un amoureux de son métier. Pour lui, un programme télévisé ne devait pas seulement être vu : il devait être vécu. Il tenait à révéler les coulisses, les visages, les voix, les sourires et les gestes de la rédaction. À travers ses publications, ses stories, ses posts parfois taquins, souvent poétiques, toujours empreints d’humanité, il a su insuffler une véritable âme aux contenus de Gabon 24.
Toujours discret, avec ce sens du timing qui caractérise les meilleurs communicants, Zul savait aussi faire rire. Son expression favorite, « Oooh vengoh 🤸♀ », était devenue une ponctuation joyeuse du quotidien de ses collègues. Ce petit gimmick, lancé d’un air amusé, au détour d’une pause ou en réponse à un message, résonne aujourd’hui avec émotion dans les couloirs de la chaîne.
« C’était un homme jovial, travailleur, discipliné. Un père de famille accompli. Un grand frère pour beaucoup. Zul, c’était l’écoute, la patience et le goût du travail bien fait. On a couvert ensemble deux présidentielles et deux locales. Il savait où il allait, et il voulait toujours faire mieux », a déclaré Olivier, l’un de ses collègues et amis au sein du service digital.
Aldo, un collègue de la première heure, confie : « À propos de son arrivée dans l’entreprise, Zul était discret, observateur, calme et attentif au travail. Il a pris la main assez rapidement sur plusieurs tâches. Après avoir expérimenté toutes les tranches de service, c’est à La Matinale de Gabon 24 qu’il va le plus s’exprimer ».
Il poursuit : « Je le taquinais souvent en l’appelant “le ventilo en chef”, à cause de sa méthode de diffusion massive de contenus sur les réseaux sociaux, dans laquelle il excellait. “Sapologue”, toujours clean et soigné, je me souviens avoir arrêté de porter une montre parce qu’il m’avait convaincu qu’elle manquait d’originalité ».
Kevin’s, un autre collègue marqué par sa relation avec Zul, résume : « Pragmatique et professionnel dans son taf, attentionné envers ses collègues et ses amies ». Autant de témoignages qui témoignent du souvenir lumineux qu’il laisse derrière lui.
Un professionnel à la trajectoire solide
Formé à l’École supérieure des sciences d’informatique et de gestion (ESSIG), titulaire d’un DUT en comptabilité et gestion, puis d’une licence en marketing et communication digitale, Zul Kiful s’était très tôt investi dans les métiers de la communication.
Tour à tour chef des opérations, copropriétaire d’une entreprise de web marketing, cofondateur du site Info Express et constamment actif sur le digital, il n’a cessé d’explorer les nouveaux langages de l’image, de l’influence et de la communication de proximité.
Son parcours professionnel, marqué par l’engagement et la polyvalence, l’a vu grandir entre agences privées, projets personnels et missions stratégiques, jusqu’à rejoindre Gabon 24, où il aura laissé une marque indélébile.
Un militant du respect du digital
Zul croyait fermement en l’avenir de la communication digitale. Pour lui, les réseaux sociaux n’étaient pas de simples vitrines superficielles, mais de véritables espaces de narration, de pouvoir et de lien direct avec le public. Il rêvait d’un traitement équitable entre les différents services, où la communication numérique serait reconnue à sa juste valeur, pleinement intégrée aux stratégies éditoriales, non pas comme un supplément, mais comme un pilier fondamental pour une entreprise.
Dans ses derniers projets, il militait pour une reconnaissance accrue du travail des équipes du service digital et pour une synergie renforcée entre les métiers de l’information et de l’image. Un combat noble, mené dans le silence, qu’il aura porté jusqu’au bout.
Le vide derrière l’objectif
Zul n’était pas un homme de premier plan. Il ne recherchait ni la lumière, ni les honneurs. Pourtant, tous ceux qui ont croisé son chemin s’accordent à dire qu’il laissait derrière lui une lumière, discrète mais profonde. Il incarnait une pudeur rare, un professionnalisme assumé et une écoute sincère.
Il savait capter l’instant, les regards, les émotions. Il savait aussi capter l’attention, avec une légèreté maîtrisée. Sa manière d’humaniser les contenus de La Matinale, de révéler les coulisses, de donner de la chair aux émissions, de faire parler les images au-delà des mots, demeure l’un de ses plus grands héritages.
Repose en paix, Zul Kiful Lassissi Oyabi
Musulman dans l’âme, discret dans sa foi comme dans sa vie, il laisse derrière lui une famille en deuil, des collègues déboussolés et une rédaction orpheline. Mais aussi une trace, une empreinte, une mémoire faite de sourires, d’images, de captations, de clins d’œil que seuls les “vrais” savent reconnaître.
Ses publications continueront d’exister et elles auront un goût d’éternité. Parce qu’elles portent la trace d’un homme qui n’a jamais cessé de croire au pouvoir du lien, de l’humain, de la simplicité, et du travail bien fait.
À toi Zul, nous disons merci. Merci pour les images. Merci pour les rires. Merci pour les oooh vengoh. Merci pour les silences pleins d’idées. Merci pour tout ce que tu as été, et que nous tâcherons de ne pas oublier et de perpétuer. Puisse Allah, dans son infinie miséricorde, t’accueillir dans son Paradis. Amine.