Alors que l’attention médiatique était portée ce week-end sur la visite du chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, à Cocobeach pour inspecter les travaux du futur siège de la marine nationale, une autre mobilisation, plus discrète mais tout aussi significative, a eu lieu quelques mètres plus loin. L’ONG locale Cocobeach SMART a organisé une vaste opération de nettoyage de la plage, impliquant une cinquantaine de jeunes résolument engagés pour la cause environnementale.
Sac-poubelle à la main, tête penchée vers le sable, les volontaires ont arpenté plusieurs centaines de mètres de littoral pour ramasser les déchets jonchant le rivage. Plastiques, canettes, sachets, morceaux de filets usagés ou encore emballages alimentaires : autant de résidus issus d’activités humaines qui finissent souvent dans la mer, menaçant la biodiversité et la santé des populations riveraines.
Derrière cette action concrète se dessine une volonté plus profonde : faire évoluer les mentalités et inscrire l’écocitoyenneté dans les habitudes locales. À travers ses multiples campagnes de sensibilisation, l’ONG Cocobeach SMART entend jouer un rôle moteur dans l’éducation à l’environnement. Elle multiplie les actions sur le terrain, notamment dans les écoles, les marchés et les quartiers, pour alerter sur les dangers de la pollution côtière, la nécessité de préserver la faune marine, mais aussi l’urgence d’adopter des pratiques responsables.
Cocobeach, ville frontalière avec la Guinée équatoriale et dotée d’un riche patrimoine naturel, est particulièrement exposée à la pollution marine. L’afflux de visiteurs, le manque d’infrastructures de gestion des déchets et l’insuffisante sensibilisation aggravent cette situation. L’action menée ce week-end s’inscrit donc dans une démarche citoyenne de reconquête de l’espace public et de revalorisation du littoral.
Au-delà de l’aspect écologique, cette initiative a également permis de renforcer le sentiment d’appartenance communautaire et d’engagement collectif, particulièrement chez les jeunes. Pour beaucoup, cette activité était aussi une occasion de prendre conscience de leur pouvoir d’agir, à leur échelle, pour le bien commun.
Face aux défis environnementaux croissants, les autorités locales sont désormais interpellées. Car si les efforts de la société civile se multiplient, leur impact reste limité sans un accompagnement des pouvoirs publics. L’ONG appelle ainsi à une meilleure coordination avec les services municipaux, à la mise en place de bacs de tri sélectif, et surtout à une politique locale plus ambitieuse en matière de gestion durable des déchets.
En attendant, Cocobeach SMART montre l’exemple et prouve que même à petite échelle, les actions citoyennes peuvent produire de grands changements. Un signal fort envoyé depuis les plages gabonaises, dans une époque où l’environnement ne peut plus être une option, mais une priorité.