Dimanche 3 mars, l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze est sorti de sa réserve en présentant un plan de réforme du Parti démocratique gabonais (PDG), inactif sur le plan politique depuis le « coup de libération » du 30 août 2023. C’est la première fois qu’un cadre de cette formation politique s’exprime publiquement sur ce sujet.
Le PDG, au pouvoir depuis 55 ans, connaît une période trouble depuis l’arrivée au pouvoir du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), le 30 août 2023. Plusieurs hauts responsables du parti ont été arrêtés ou placés en résidence surveillée, c’est le cas de son Secrétaire général, Steeve Nzegho Dieko.
Alain–Claude Bilie–By–Nze a souligné que l’ancien président Ali Bongo Ondimba, le « Distingué Camarade Président » bien que libre de ses mouvements, « n’a entrepris aucune activité politique connue depuis le 30 août 2023 et se trouve de fait dans l’impossibilité d’orienter et d’impulser l’action du Parti ».
L’ex-Premier ministre a mis en évidence l’indisponibilité des deux personnalités. Ce qui engendre donc « une vacance de fait des fonctions de Distingué Camarade Président et du Secrétaire Général qu’il convient de faire constater par les instances habilitées », a-t-il indiqué.
Pour sortir de cette crise, Alain–Claude Bilie–By–Nze, également membre du comité permanent du bureau politique du PDG, propose de s’appuyer sur la riche histoire du parti. « Il nous faut procéder à un inventaire lucide, jeter un regard rétrospectif et procéder à une introspection de la vie du Parti, de sa création à nos jours », a-t-il déclaré.
Il invite les partisans et sympathisants à redéfinir l’avenir en s’inspirant du célèbre discours du 2 décembre 2007 de l’ancien Président Omar Bongo Ondimba, fondateur du PDG, qui critiquait jadis la gestion du Gabon. « Dieu ne nous a pas donné le droit de faire du Gabon ce que nous sommes en train de faire », tançait l’ancien chef d’État.
La restructuration du PDG nécessite une réunion du bureau politique et du conseil consultatif des sages avant le 12 mars, date d’anniversaire du parti. Cette réunion vise à préparer le terrain pour un congrès extraordinaire destiné à réformer le parti. Ignorer cette démarche, selon lui, « reviendrait à vouloir consacrer la mort du PDG, ce qui serait une responsabilité historique à laquelle il serait hasardeux de s’associer ».
Charles Ayenoue