Dans un geste empreint d’humanité et de diplomatie, le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a accordé la grâce présidentielle à sept ressortissants angolais incarcérés pour pêche illégale dans les eaux territoriales gabonaises. L’information a été rendue publique le 11 mai 2025 par l’ambassadeur d’Angola au Gabon, Joaquim Do Espírito Santo, qui a salué un « acte fort de bonne volonté ».
Les sept pêcheurs avaient été arrêtés pour avoir violé les limites maritimes du Gabon, une infraction punie par la législation en vigueur. Leur libération, rendue possible par la décision souveraine du chef de l’État gabonais, est perçue à Luanda comme un geste d’apaisement et de rapprochement, renforçant les liens de fraternité entre les deux peuples.
Au-delà du soulagement pour les familles concernées, cette mesure présidentielle traduit la volonté du Gabon de privilégier une approche coopérative en matière de diplomatie régionale. Elle illustre l’orientation du Président Oligui Nguema vers le dialogue, notamment sur des sujets sensibles tels que la sécurité maritime, la gestion durable des ressources halieutiques et le respect des frontières.
Ce geste hautement symbolique intervient à la veille d’une visite d’amitié et de travail à Libreville, effectuée par le président angolais João Lourenço. Cette rencontre marque, à n’en point douter, un nouveau chapitre dans les relations entre les deux pays.
Rappel des tensions diplomatiques récentes entre le Gabon et l’Angola
Depuis 2021, près d’une quarantaine de pêcheurs angolais ont été interpellés pour des faits similaires au Gabon. Si certains ont été libérés après paiement d’amendes ou après avoir purgé leur peine, cette grâce présidentielle s’inscrit comme une inflexion stratégique dans la gestion de ces incidents récurrents.
Mais au-delà de cette détente ponctuelle, les relations entre Libreville et Luanda ont récemment été marquées par plusieurs épisodes de crispation. En décembre dernier, le Gabon avait rappelé son ambassadeur en Angola après que l’ambassadrice angolaise à Libreville avait publiquement déploré l’absence de représentants officiels gabonais lors de la célébration du 48e anniversaire de l’indépendance de son pays.
Quelques jours plus tôt, lors d’un sommet extraordinaire de la CEEAC, l’Angola avait réaffirmé sa fermeté face à la transition gabonaise, maintenant la suspension du Gabon au sein de l’organisation régionale. João Lourenço s’était également distingué en étant le seul chef d’État de la sous-région à refuser de recevoir le président gabonais, alors que ce dernier avait été accueilli dans plusieurs capitales africaines.
Dans ce contexte délicat, la grâce présidentielle accordée par Brice Clotaire Oligui Nguema apparaît comme un geste politique réfléchi, susceptible d’amorcer une coopération plus fluide entre les deux capitales.