Pendant des années, les supporters gabonais ont partagé la même incompréhension : malgré le partenariat officiel entre la Fédération gabonaise de football (Fegafoot) et l’équipementier Puma, il était quasiment impossible d’acheter les maillots officiels des Panthères. Ni sur le site de la marque, ni dans les boutiques locales, ni même sur les plateformes internationales. Un paradoxe frustrant pour un public passionné, fier de son équipe nationale, mais privé de l’un de ses symboles les plus forts.
Le Gabon faisait pourtant partie des rares nations africaines sous contrat avec un grand équipementier mondial. En théorie, cela devait garantir visibilité, qualité et distribution. En pratique, le maillot des Panthères est resté invisible sur les canaux officiels de Puma, tandis que les sélections partenaires du Sénégal, du Maroc ou du Ghana bénéficiaient d’une large diffusion internationale.
Cette absence prolongée a fini par interroger la portée réelle du contrat liant la Fegafoot à la marque allemande. Mauvaise coordination ? Clauses mal rédigées ? Ou simple désintérêt commercial pour le marché gabonais ? Aucune explication officielle n’a jamais été fournie.
Une frustration devenue collective
Dans les rues de Libreville comme sur les réseaux sociaux, les témoignages de déception se sont multipliés. Les vrais maillots des Panthères sont devenus des objets quasi mythiques. Les fans, contraints de se rabattre sur les copies ou les modèles non officiels, y voient un manque de respect. « On soutient notre équipe, mais on n’a même pas accès à son maillot. On se débrouille comme on peut », confie Juste, un jeune supporter.
Pour beaucoup, cette situation illustre une déconnexion entre la Fegafoot, l’équipementier et le public. Dans un pays où le football reste un ciment social fort, l’absence d’un maillot national accessible prend des allures de désintérêt symbolique.
Un manque à gagner pour l’image et l’économie
Ce problème dépasse la simple frustration populaire. Les produits dérivés représentent une source majeure de revenus et de visibilité pour les fédérations. En restant invisible dans les circuits de distribution, le maillot gabonais a privé la Fegafoot d’un potentiel économique réel et d’une exposition internationale.
Dans un contexte où le sport africain tente de se professionnaliser, un tel déficit de stratégie affaiblit la crédibilité des partenariats. « Un maillot national, ce n’est pas seulement un vêtement : c’est une identité, un lien émotionnel entre l’équipe et le peuple », souligne un analyste sportif.
Un nouvel équipementier, un nouvel espoir
Le 13 octobre 2025, la Fegafoot a annoncé la rupture du contrat avec Puma et la signature d’un nouvel équipementier. Une décision qui pourrait changer la donne : cette fois, les supporters pourraient enfin se procurer les maillots officiels des Panthères.
Au-delà du changement de logo, c’est la philosophie du partenariat qu’il faudra repenser. Un maillot national ne doit pas seulement exister sur les terrains ou dans les communiqués, mais dans la rue, sur les épaules de ceux qui font vivre la ferveur.
Les Panthères ont les couleurs, le talent et la passion. Il ne leur manque plus qu’une chose : un maillot que les Gabonais puissent enfin porter fièrement, sans avoir à le traquer sur les marchés parallèles.