Face à la crise persistante qui affecte la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a annoncé mardi 27 août, une série de mesures radicales visant à rétablir la qualité des services et à assainir la gestion de l’entreprise.
Un constat alarmant
Les coupures d’eau et d’électricité récurrentes, ainsi que les problèmes de gestion au sein de la SEEG, ont atteint un niveau critique, suscitant la colère et l’exaspération des usagers. Le président de la transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, a donc décidé d’intervenir pour redresser la situation.
Les mesures phares
Parmi les mesures annoncées, on note :
La mise en administration provisoire de la SEEG et la nomination au prochain Conseil des ministres de l’administrateur provisoire; la refonte de l’organigramme avec plus de verticalité nationale et une organisation axée sur l’efficacité, la simplicité et le contrôle avec des profils techniques; le passage de 51 directeurs ou assimilés à 14 plus 21 divisionnaires; la renégociation de la dette avec plan d’apurement; la digitalisation et la sécurisation de tout le système informatique et la refonte du parcours client; la création d’une direction de la sécurité et de la lutte contre la fraude dirigée par un membre du CTRI; la réduction de traitement des cadres dirigeant la nouvelle grille s’appliquant à l’administration provisoire; la mise en place d’une opération, un gabonais, un compteur, afin de résoudre le lancinant problème de disponibilité des compteurs; l‘uniformisation progressive des modèles de compteurs pour n’avoir à long terme qu’un seul modèle; le remplacement des compteurs douteux et la poursuite des audits et des enquêtes en cours.
Préservation des emplois et baisse des tarifs
Les autorités de la transition ont tenu à rassurer les employés de la SEEG : aucune réduction d’effectifs n’est prévue et les salaires ne seront pas impactés. Par ailleurs, le 30 août prochain, le CTRI procédera à la remise de 18 000 compteurs monophasés et 4 500 compteurs triphasés. Le coût d’installation des compteurs sera considérablement réduit : 70 000 FCFA pour les compteurs monophasés (au lieu de 140 000 FCFA) et 120 000 FCFA pour les compteurs triphasés (au lieu de 280 000 FCFA). « L’installation des compteurs au-dessus de ces tarifs exposera les auteurs aux rigueurs de la loi », a souligné les autorités.
Appel au patriotisme
Le CTRI a appelé les personnels et les syndicats de la SEEG à faire preuve de patriotisme et à soutenir ces mesures visant à redresser l’entreprise et à garantir un accès à l’eau et à l’électricité pour tous les gabonais.
Ces décisions fortes témoignent de la volonté du chef de l’Etat de s’attaquer aux problèmes structurels qui plombent le secteur de l’eau et de l’électricité au Gabon.