A quelques jours du Dialogue national inclusif, Gabon 24 revient au cœur des années 90 lors de la Conférence nationale qui a défini le système démocratique gabonais, l’écriture de la constitution de 1991 et la charte des partis politiques. Cette conférence qui s’est déroulée du 23 mars au 19 avril 1990 a marqué la fin du monopartisme.
La conférence nationale de 1990 au Gabon, bien qu’elle n’ait pas été souveraine comme celles organisées au Bénin, au Congo, au Niger ou au Togo, avait la spécificité de réaliser un diagnostic de la situation du pays en vue de l’établissement de nouvelles institutions « fortes ». Ce fut ainsi la fin du parti unique, 21 ans après son instauration.
Dès la fin des années 80, une forte contestation plongeait le Gabon dans une crise pleine d’incertitudes. Une situation qui prenait de l’ampleur, à tel point que l’administration publique et le secteur privé étaient en ébullition. Des manifestations diversifiées s’emparaient du pays. Le peuple réclamait un renouveau démocratique après plus de deux décennies de monopartisme. Cette vague de contestation venait sonner le glas d’un système arrivé à son essoufflement.
Ainsi, feu Omar Bongo Ondimba, alors Président de la République a envisagé la création d’une nouvelle formation au sein de laquelle les acteurs politiques de tous bords étaient conviés à préparer le retour au multipartisme intégral. Ne se sentant pas rassuré de cette alternative, d’autres forces vives rentrèrent en action pour stopper la démarche du chef de l’État.
C’est dans ce contexte de tension que la Conférence nationale de mars-avril 1990 s’est tenue et a jeté les bases du retour au pluralisme politique. Cependant, les décisions de la Conférence nationale, bien que favorables à une alternance politique au sommet de l’État, n’ont quasiment pas été mises en œuvre, ce qui, selon de nombreux analystes, souligne le fait que cette assemblée a été un rendez-vous manqué..
Kenny Ongouori