Discours d’Oligui Nguema du 24 novembre 2025 à l’occasion de la clôture d’une table ronde sur les initiatives de protection de la forêt dans le Bassin du Congo.
« Monsieur le Président de la République française, cher Emmanuel Macron,
Mesdames et Messieurs les ministres de nos deux États respectifs,
Distingués invités,
Avant tout propos, je tiens à saluer chaleureusement les responsables des panels et les experts de nos deux pays qui se sont mobilisés pour la réussite de cet événement. Depuis plus de 50 ans, le Gabon assume seul et sans contrepartie financière le coût de la préservation de sa forêt. Bien que soutenu dans cette tâche par nos partenaires historiques au développement, cette situation n’est plus acceptable.
Monsieur le Président de la République, cher frère, je connais votre engagement pour l’environnement, c’est pourquoi je tiens à vous adresser mes sincères remerciements pour votre implication personnelle et déterminante dans l’adoption de l’appel de Belém, pour la forêt du Bassin du Congo lors de la COP 30. L’adoption de cette initiative que je salue témoigne de la collaboration fructueuse entre nos deux États durant la co-facilitation du partenariat pour les forêts du Bassin du Congo.
Toutefois, pour garantir leur pérennité, il est essentiel que la préservation environnementale puisse reposer sur une vraie logique économique, source de création de valeur au bénéfice de ceux-là mêmes qui assurent la conservation de ce capital naturel.
Ainsi, l’objectif commun ne se limite plus à la simple protection de la nature, mais s’étend désormais à la valorisation et à la monétisation durable. Entre impact environnemental et impact économique, ensemble, prenons le pari de faire cohabiter les deux par la construction d’une économie inclusive basée sur le capital naturel, véritable accélérateur du développement.
Cet engagement vert se construira sur une base simple, à savoir :
La mise en place d’un programme conjoint de formation d’une génération verte afin de doter notre pays d’ici 5 ans de plus de 250 experts dans les domaines clés tels que l’économie verte, les sciences environnementales, le droit de l’environnement et le développement durable.
Lutter contre la criminalité environnementale : L’invitation adressée aux entreprises françaises à privilégier l’acquisition des crédits carbone gabonais dès leur mise sur le marché afin de bâtir un partenariat mutuellement bénéfique.
Le lancement du « Country Package », une plateforme destinée à coordonner les financements climatiques et forestiers en rassemblant les parties prenantes autour d’une stratégie commune : la gestion durable des forêts.
Moins de discours, mais plus d’actions. Moins de main tendue, mais plus de coopération active avec à la clé des emplois nouveaux, des revenus additionnels pour les jeunes, les femmes et les communautés rurales. Je vous remercie. »

