Le Code pénal gabonais prévoit des sanctions pénales allant jusqu’à 15 ans de réclusion pour toute personne qui transmet volontairement le VIH ou une maladie grave. Une mesure lourde, née de la volonté du législateur de mieux protéger les vies des concitoyens et de rappeler la responsabilité de chacun.
Au Gabon, la question de la santé publique ne laisse plus de place à l’ambiguïté. Depuis la loi n°006/2020 du 30 juin 2020, l’article 249 du Code pénal encadre strictement les comportements mettant en danger la vie d’autrui. Concrètement, quelqu’un qui sait être porteur du VIH / SIDA ou d’une autre maladie transmissible dangereuse et qui choisit malgré tout d’exposer volontairement une autre personne, risque désormais 15 ans de réclusion criminelle et une amende pouvant atteindre 20 millions de francs.
Derrière ces chiffres, il y a des histoires humaines. Celle de victimes qui, au-delà du traumatisme médical, doivent affronter un choc émotionnel profond. « J’ai perdu ma sœur, qui avait été contaminée par son ex-compagnon. Celui-ci avait lui-même contracté le VIH auprès de son ancienne conjointe, décédée des suites du VIH/SIDA », a déclaré une anonyme. Celle aussi de familles qui cherchent à comprendre comment une telle situation a pu se produire. « Lorsque ma sœur a commencé à tomber malade, son conjoint l’a éloignée de nous et lui a fait croire que son état avait une origine mystique, affirmant qu’il n’était pas nécessaire qu’elle se rende à l’hôpital », a-t-elle renchéri.
Pour elles, ce renforcement de la loi apparaît comme une forme de reconnaissance et un signal fort : la vie et la dignité de chacun comptent. « Si j’avais su que cette loi existait, j’aurais poursuivi mon beau-frère en justice avant sa mort pour qu’il réponde de ses actes, car en l’empêchant de consulter un médecin, il a conduit ma sœur inexorablement à la mort et lui a de facto refusé le droit de voir ses enfants grandir », a-t-elle conclu
Dans un contexte où la santé demeure un enjeu majeur, cette mesure légale s’inscrit dans un mouvement plus large : celui d’un pays qui cherche à responsabiliser, mais aussi à sensibiliser. Un équilibre nécessaire pour que la loi ne soit pas seulement punitive, mais aussi un outil de protection et de prise de conscience collective.

