Depuis l’avènement du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), le Gabon connaît un regain de liberté d’expression. Cependant, l’arrestation récente d’un jeune homme pour atteinte à l’image du président de la République rappelle que cette liberté nouvellement acquise a ses limites.
Que dit la loi ?
Le Code pénal gabonais est clair : « L’outrage envers le président de la République […] est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et pourra l’être en outre d’une amende d’un montant de 5 000 000 francs CFA au plus ». Si l’outrage est commis par voie électronique ou de tracts, la peine peut aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et une amende de 2 000 000 de francs CFA.
Bien que cette loi existe depuis 2020, elle semble méconnue de nombreux gabonais. Il est important de rappeler que la législation ne protège pas seulement le chef de l’État, mais aussi toute personne dépositaire de l’autorité publique.
D’autres formes d’outrages
Le Code pénal sanctionne également les outrages envers les cours, tribunaux, armées, corps constitués et administrations publiques d’un emprisonnement d’un an au plus et d’une amende d’un montant de 3 000 000 de francs CFA au plus.
Des peines sont également prévues pour les outrages envers les membres du Parlement ou les magistrats et sont punis d’un « emprisonnement de six mois au plus et d’une amende d’un montant de 500 000 de francs CFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement ».
Liberté d’expression, mais pas sans limites
Si la liberté d’expression est un droit fondamental, elle ne doit pas porter atteinte à l’honneur et à la considération des autorités publiques, en particulier du président de la République. La connaissance des lois en vigueur est essentielle pour éviter tout dérapage.
L’incident récent rappelle que la liberté d’expression, bien que précieuse, doit s’exercer dans le respect des lois et des institutions. Il est crucial que les citoyens gabonais prennent connaissance des dispositions légales pour éviter tout outrage, même involontaire.
MMP