L’insalubrité dans l’espace public ne résulte pas seulement d’un manque de moyens ou de services. Elle est aussi le reflet d’un manque de civisme. Pour préserver la propreté de nos rues, des abords des domiciles et des quartiers, chaque geste compte. Car au-delà des sanctions, c’est le sens du vivre-ensemble qui est en jeu.
Des détritus jetés à même le sol, des amas d’ordures jonchant le long des trottoirs, des bacs à ordures pleins à ras bords en pleine rue, des espaces de vie transformés en décharges : ces scènes sont devenues tristement banales dans de nombreux quartiers du Grand Libreville. « Ici, à Nzeng Ayong, nous avons des camions de ramassage d’ordures qui passent trois fois par semaine. Pourtant, nous constatons avec désolation que certaines personnes ne respectent pas ces jours et déposent leurs ordures quand bon leur semble », a déclaré Yvon Ndombi, résidant au quartier Nzeng Ayong au Fin Goudron. Ces situations ne sont pas le fruit du hasard, mais bien de comportements irresponsables. Le manque de civisme alimente l’insalubrité, dégrade le cadre de vie et nuit à la cohésion sociale.
Très souvent, les collectivités locales multiplient l’organisation de journées de nettoyage dans le but de sensibiliser et de rappeler à l’ordre les populations sur le bien-fondé de la propreté et l’importance d’un cadre de vie sain. « Le pire dans cette affaire est que nous procédons souvent au nettoyage des bassins versants et au ramassage des immondices autour des habitations, mais juste après notre passage, les populations recommencent à déverser les ordures aux mêmes endroits », a renchéri le riverain. Mais sans un changement des comportements individuels, ces efforts sont vite réduits à néant. Le civisme, c’est le respect des règles, mais aussi des autres : jeter ses déchets dans une poubelle, ne pas salir les parties communes, signaler les dépôts sauvages. Ces gestes simples participent à un mieux-vivre collectif.
Dans certains quartiers, des habitants se mobilisent : ramassage citoyen, actions de sensibilisation, médiation entre voisins. « Ici, au Fin Goudron, nous avons instauré la journée « Quartier Propre » afin de lutter contre l’insalubrité et d’enseigner aux plus jeunes le rôle du bon citoyen », a souligné M. Ndombi. Ces initiatives prouvent qu’un environnement propre commence par une prise de conscience. Le civisme ne s’enseigne pas seulement à l’école, il s’exerce au quotidien.
La lutte contre l’insalubrité est une responsabilité collective qui nécessite l’engagement de chacun. En travaillant main dans la main, les citoyens pourront contribuer à la création d’un environnement plus sain et plus sûr pour tous. Il est donc essentiel de se mobiliser afin de faire de cette cause l’affaire de tous.