La situation alarmante des prêts illégaux à taux d’intérêt élevé au Gabon constitue un problème majeur qui affecte de nombreux individus et familles dans le pays. Les prêts illégaux, également connus sous le nom de prêts par intérêts, sont octroyés par des prêteurs non autorisés qui imposent des taux d’intérêt exorbitants, avec des conditions de remboursement oppressives.
Il est impératif de comprendre le contexte économique dans lequel évoluent les ménages gabonais. La majorité de la population a un accès limité aux services bancaires formels. La méfiance envers les banques, combinée à des exigences d’emprunt strictes, pousse de nombreux individus à se tourner vers des prêteurs informels. Ces derniers proposent souvent des crédits avec des délais d’approbation rapides et sans besoin de garanties solides. Cependant, les taux d’intérêt appliqués sont souvent exorbitants, plongeant les emprunteurs dans un cycle d’endettement difficile à briser.
L’absence de réglementation stricte encadrant ces pratiques de prêt contribue à la montée inquiétante de ces prêts illégaux. « Au Gabon, lorsque vous avez un besoin urgent pour des raisons diverses tel que la maladie, les accidents, il n’y a aucun établissement de crédit qui peut vous prêter du cash rapidement » a déclaré Gildas Ndzengue Mbomba, président de l’Association Gabonaise des Usagers des Banques ( AGUB), par ailleurs président de l’Association des consommateurs des produits et des services financiers de l’Afrique centrale.
Les prêteurs, en l’absence de cadre légal, peuvent imposer des conditions abusives, et les emprunteurs se retrouvent souvent piégés dans des contrats non écrits, sans recours légal en cas de litige. « Le prêt par intérêts entre particuliers est un crime financier » a-t-il souligné. Cette situation est d’autant plus préoccupante dans un contexte où l’éducation financière reste insuffisante. De nombreux emprunteurs ne mesurent pas les risques associés à ces prêts et se laissent entraîner par des possibilités de liquidité immédiate.
Les conséquences de cette tendance sont loin d’être neutres pour l’économie gabonaise. D’une part, l’endettement excessif des ménages réduit leur capacité à consommer et à épargner, freinant ainsi la croissance économique. « Cette situation fait que les citoyens vivant avec de faibles revenus et ayant des besoins urgents d’argent se tournent vers des prêteurs illégaux qui leur proposent des prêts rapides à des taux d’intérêt mensuel qui peuvent aller de 30% à 50% du montant emprunté. Ces taux sont usuriers , ils plongent les consommateurs dans le surendettement» a-t-il renchéri.
D’autre part, la détresse financière résultant des prêts illégaux a des répercussions sociales, telles que l’augmentation des conflits familiaux et communautaires, et peut même conduire à des actes de violence en cas de non-remboursement. « plusieurs personnes ont été victimes d’accident cardio-vasculaire, d’autres ont abandonné leurs domiciles ou se cachent de leurs créanciers en d’autres termes c’est le crédit de la honte » a-t-il ajouté
Le gouvernement et les institutions financières doivent prendre conscience de l’importance de créer un environnement propice à l’accès rapide au crédit formel. Et surtout instaurer des réformes qui garantissent la protection des emprunteurs et favorisent un climat économique plus stable et inclusif. La montée des prêts illégaux à taux d’intérêt élevé au Gabon est un phénomène complexe qui nécessite une attention urgente