Dans le projet de loi de finances de 2024, une ligne budgétaire de dix (10) milliards de francs CFA a été créée pour enclencher le processus d’apurement de la dette de 41 milliards de la Postbank, filiale de la Poste. L’institution créée à Libreville, la capitale gabonaise en 2012, est en faillite depuis 2019 pour mauvaise gestion.
Selon le projet de loi de finances adopté à l’Assemblée Nationale par les députés de la Transition, en décembre 2023, le budget de l’Etat est proportionnel en recettes et en dépenses à 4.162 milliards de FCFA, avec une hausse de 559,7 milliards de FCFA contre 3.602,3 milliards en 2023. Dans cette loi de finances, la Postbank liquidée en 2017, bénéficie des faveurs de la transition, engagée à redonner la dignité à la population gabonaise, notamment par la création d’une ligne budgétaire de 10 milliards pour épurer sa dette de 41 milliards de francs CFA.
A ce jour, il y a des milliers d’épargnants à la Postbank en attente de remboursement, depuis plusieurs années. Étant dans l’incapacité d’épurer sa dette, la Postbank effectuera un premier remboursement, et ces 10 milliards seront déversés à tous les particuliers enrôlés en 2018. S’agissant des entreprises, dont la part de la dette représente 9 milliards de francs CFA, ce qui contraint l’Etat gabonais à trouver un accord avec ses créanciers. L’opération de déclaration de créance dite enrôlement a été faite d’août à octobre 2018. A cet effet, pour les épargnants remboursés, il s’agit des clients qui ont participé à ladite opération, ceux qui détiennent les livrets, les relevés bancaires ou encore tout épargnant pouvant ainsi justifier son appartenance à ladite banque.
Interrogé sur la question, Dieudonné NKASSA ÉMANE, liquidateur à la postbank, a accepté de répondre aux questions de nos reporters.
«La liquidation d’une banque à deux volets : la liquidation bancaire et la liquidation non bancaire. Depuis la fin de la liquidation bancaire, il y a eu un montant qui a été arrêté donc il y a un montant précis mais la liquidation n’a pas pu rembourser les épargnants donc l’enrôlement n’avait de sens que si la liquidation elle-même par les ressources générées dans le cadre de ses opérations remboursaient les épargnants et finalement, c’est le propriétaire de la banque qui effectue cette opération de remboursement. La loi a été votée, il faudrait attendre qu’elle soit promulguée et que ces fonds soient mit à disposition de la structure qui procédera au remboursement. Et si les fonds sont disponibles, la structure aura toute l’année pour effectuer le remboursement à Libreville et certainement en province».
MMP