Le gouvernement de la transition s’attaque au phénomène des fonctionnaires fantômes pour assainir la fonction publique et libérer des postes pour les jeunes diplômés.
La lutte contre les fonctionnaires fantômes est l’une des priorités du gouvernement de la transition, qui a lancé une vaste campagne de contrôle visant à identifier et suspendre les salaires des fonctionnaires dits « fantômes ». Dans le cadre de cette initiative, un séminaire a été organisé vendredi 25 octobre pour faire le point sur ce fléau qui mine la fonction publique gabonaise.
Un problème récurrent malgré de nombreuses mesures
Le phénomène des fonctionnaires fantômes continue de peser sur le bon fonctionnement de la fonction publique gabonaise. Malgré plusieurs mesures dissuasives mises en place par le passé, ce problème demeure.
« L’objectif n’est pas de faire des économies, mais de garantir une liquidation juste et exacte des salaires et de s’assurer que les agents payés sont effectivement à leur poste de travail […] La fonction publique a pour mission de servir le public. Il est inacceptable que des personnes soient rémunérées sans être présentes à leur poste », a expliqué le lieutenant-colonel Ossiba Loick.
13 000 fonctionnaires fantômes identifiés
Selon les audits menés par le Premier ministre, Raymond Ndong Sima, près de 13 000 agents inscrits dans les effectifs de la fonction publique seraient des fonctionnaires fantômes. Les autorités travaillent actuellement à la mise en œuvre de mesures pour assainir ces effectifs.
« Nous avons lancé une vaste campagne de contrôle […] Nous vérifions la présence effective des agents et leur justification d’absence. Un simple certificat médical ne suffit pas. Il faut un document administratif délivré par l’autorité compétente », a précisé le lieutenant-colonel.
Mécontentement chez certains fonctionnaires
Malgré les efforts du gouvernement, des agents de la fonction publique expriment leur mécontentement face aux perturbations causées par ce recensement.
« C’est une bonne chose que l’État recense les fonctionnaires fantômes. Mais il est important de souligner que tout le monde n’est pas fantôme. En ce moment, la situation est vraiment pénible, il n’y a pas une organisation efficace du processus », a regretté Cyril Mbele, un agent de la fonction publique.
Une économie attendue de 8 milliards de FCFA
La loi de finances 2023 a recensé 102 399 agents dans la fonction publique, contre 101 045 en 2019. Selon les autorités, la suppression des fonctionnaires fantômes permettrait d’économiser environ 8 milliards de FCFA. Elle libérerait également des postes pour les jeunes diplômés.
Dydy Traoré