Longtemps ignorée, parfois banalisée, la violence économique faite aux femmes est reconnue par la loi gabonaise comme une infraction à part entière. Avec l’adoption de la Loi n°006/2021 du 6 septembre 2021, le Gabon renforce son arsenal juridique pour protéger les femmes contre toutes formes de violences, y compris celles qui touchent leurs ressources, leur autonomie et leur liberté financière. Une réforme qui place l’indépendance économique des femmes au cœur de la lutte contre les inégalités.
La violence financière ou économique est une forme de violence qui consiste à contrôler, limiter ou exploiter les ressources économiques d’une personne dans le but de la dominer ou de la rendre dépendante. Depuis 2021, le Gabon a fait un pas décisif dans la protection des droits des femmes en adoptant la Loi n°006/2021 portant élimination des violences faites aux femmes. Cette législation novatrice reconnaît officiellement la violence économique comme une forme de violence à part entière, au même titre que les violences physiques, psychologiques ou sexuelles.
La loi qualifie de violence économique tout acte visant à priver une femme de ses ressources financières, de ses biens ou de son autonomie économique. Cela englobe : la confiscation de salaire ou de revenus, l’accès restreint ou refusé à l’emploi, la limitation des moyens de subsistance, l’interdiction de travailler ou de gérer ses propres biens, l’exploitation financière ou la manipulation visant à maintenir une dépendance. En reconnaissant ces comportements, le législateur gabonais répond à une réalité encore trop répandue au sein des foyers et dans certains milieux professionnels.
La loi énonce clairement que toute violence économique est un acte punissable. Selon la gravité des faits, l’auteur peut faire face à des amendes, des peines d’emprisonnement, des mesures d’éloignement ou autres sanctions prévues par le Code pénal. Cette reconnaissance légale permet désormais aux victimes d’obtenir justice et de sortir de situations de dépendance abusives souvent imposées par un conjoint, un membre de la famille ou un supérieur.
Au-delà de la répression, la loi vise également à prévenir les violences. Les femmes victimes peuvent bénéficier d’un accompagnement juridique, de mesures de protection, d’un soutien social et psychologique. Dans le but de garantir à chaque femme le droit fondamental à la liberté économique, condition indispensable pour affirmer son autonomie et assurer sa sécurité.
En criminalisant la violence économique, le Gabon envoie un message fort : aucune forme de violence contre les femmes n’est tolérable. Cette loi constitue un outil essentiel pour lutter contre les inégalités et promouvoir une société où les femmes peuvent pleinement exercer leurs droits économiques et sociaux. Reste à intensifier les sensibilisations afin que le plus grand nombre connaisse leurs droits et savoir quelles sont les alternatives qui s’offrent à elles.

