Avec une population de plus de 2 millions d’habitants, le Gabon n’échappe pas au phénomène de l’apatridie.
Ces personnes, considérées comme des « sans nationalité », sont privées des droits et avantages accordés aux citoyens. Ce phénomène, aux causes multiples, a des conséquences considérables sur la vie des personnes concernées.
L’apatridie, une réalité préoccupante au Gabon
Un apatride est défini comme une personne dépourvue de nationalité légale et non reconnue comme ressortissant par un État. Au Gabon, entre 2015 et 2022, le ministère des Affaires sociales a enregistré 32 523 dossiers d’apatrides, témoignant de l’ampleur du problème.
Des causes multiples, de l’ignorance à l’éloignement des centres d’état civil
Les causes de ce phénomène sont diverses, notamment l’ignorance des procédures administratives. « Lors du recensement des enfants apatrides, il est apparu que de nombreux parents ignorent la procédure de déclaration de naissance », a déclaré Elda Stephia Assele epse Mefaghe, agent à la direction du bien-être au ministère des Affaires sociales.
L’éloignement des centres d’état civil et le coût élevé des accouchements sont d’autres facteurs contribuant à l’apatridie. « L’éloignement des centres d’état civil est une raison récurrente, expliquant la non-déclaration de certaines naissances. Le coût des accouchements peut également être un facteur, certaines mères quittant les hôpitaux sans payer les frais, laissant ainsi les certificats de naissance », a-t-elle souligné.
Des conséquences graves sur la vie des apatrides
L’apatridie a des conséquences graves sur la vie des individus, les privant de l’accès aux services sociaux de base. « Une personne sans acte de naissance ne peut pas bénéficier de l’éducation, de l’assurance maladie ou du droit de vote », a précisé Mme Assele.
Le gouvernement gabonais s’engage à lutter contre l’apatridie
Dans un contexte où le Gabon promeut l’inclusion sociale, l’apatridie constitue un défi majeur. Le ministère des Affaires sociales, en collaboration avec le ministère de la Justice, s’efforce de résoudre ce problème. Sur les 32 523 dossiers reçus, 21 969 jugements supplétifs ont été délivrés et 13 528 actes de naissance établis.
L’apatridie, un obstacle à la participation citoyenne
À l’approche de l’élection présidentielle du 12 avril 2025, il est crucial que tous les gabonais en âge de voter puissent exercer leur droit. Cependant, les personnes sans acte de naissance sont privées de carte d’identité et de passeport, ce qui constitue un frein à la participation citoyenne.
Le programme « Citoyenneté et protection sociale », mis en place depuis quelques années, vise à éradiquer définitivement l’apatridie et à garantir l’inclusion de tous les citoyens gabonais.