Confronté à un taux de chômage des jeunes atteignant des sommets (près de 40 % selon certaines estimations), le Gabon voit sa jeunesse se tourner massivement vers des activités génératrices de revenus afin d’échapper à l’oisiveté. Parmi celles-ci, le e-commerce, ou vente en ligne, figure en tête de liste.
Adaptant constamment ses techniques marketing aux habitudes des internautes, le e-commerce utilise principalement les réseaux sociaux comme vitrine au Gabon. Facebook, Instagram et TikTok sont les plateformes privilégiées, permettant aux vendeurs un contact direct avec une large clientèle déjà présente sur ces espaces.
Dans un contexte où le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema (élu le 12 avril dernier), encourage l’entrepreneuriat des jeunes, la vente en ligne apparaît comme une alternative concrète au chômage. Elle permet à de nombreux jeunes en quête de stabilité financière de subvenir à leurs besoins. Heley Shanice Essongue, propriétaire de la boutique de vêtements en ligne « Petite Allure », témoigne : « Après mon diplôme, je n’ai pas trouvé d’emploi. La vente en ligne m’a permis d’acquérir une stabilité financière et m’aide aujourd’hui à vivre décemment, car la majorité de mes revenus en provient ».
Cependant, ce secteur n’est pas sans défis et ne garantit pas toujours des revenus stables. Parmi les inconvénients majeurs, on note : les problèmes de sécurité des données et des paiements en ligne, l’impossibilité pour le client de toucher le produit avant l’achat, ainsi que les coûts et délais de livraison parfois dissuasifs. Ces contraintes peuvent freiner les acheteurs potentiels et représenter un manque à gagner pour les vendeurs.
Shanice Essongue confirme ces difficultés : « Comme toute activité, la vente en ligne a ses inconvénients. Je rencontre beaucoup de problèmes avec les délais de livraison. Une fois que le livreur a récupéré le colis, on perd le contrôle et les retards arrivent s’il est débordé. Il y a aussi des clients qui annulent leur paiement après avoir reçu le colis ».
Bien qu’il représente une bouée de sauvetage non négligeable pour de nombreux jeunes face au chômage, le secteur du e-commerce au Gabon demeure sous-développé comparé à des pays comme le Nigeria ou le Sénégal. Pour atteindre son plein potentiel et rivaliser sur le continent, la mise en place d’un cadre légal solide est indispensable. Celui-ci devra garantir la fiabilité du marché et la sécurité des transactions, protégeant ainsi vendeurs et acheteurs.