Le général à la retraite Idriss Firmin Ngari, ancien ministre et haut gradé de l’armée gabonaise, est décédé ce mardi 27 mai 2025 à l’âge de 79 ans. Figure influente du régime d’Omar Bongo, il a marqué de son empreinte la vie politique et militaire du Gabon pendant plusieurs décennies.
Né le 2 avril 1946 à Ngouoni, dans le Haut-Ogooué, Idriss Ngari était un proche parent du président Omar Bongo. Il a gravi les échelons de l’armée gabonaise, jusqu’à occuper le poste de chef d’état-major des forces armées de 1984 à 1994. Cette fonction lui a permis de s’imposer comme un acteur central du pouvoir militaire sous le régime Bongo.
Après sa carrière militaire, Idriss Ngari s’est reconverti en politique. Il a occupé plusieurs postes ministériels clés dans les gouvernements successifs : Défense, Transports, Intérieur, Travaux publics, Tourisme, puis Santé. Son influence s’étendait bien au-delà de ses fonctions officielles, et il faisait partie du cercle très fermé des barons du Parti démocratique gabonais (PDG).
Un homme de rigueur
Connu pour sa fermeté et sa loyauté, le général Ngari était aussi une figure clivante. En janvier 1995, alors qu’il était ministre de l’Intérieur, il a dirigé une vaste opération d’expulsion d’immigrés en situation irrégulière. Environ 50 000 personnes ont été renvoyées de force vers leurs pays d’origine, principalement d’Afrique de l’Ouest, dans un contexte tendu sur le plan économique et social. Cette opération, tout en étant saluée par certains comme un acte d’autorité, a été fortement critiquée par les ONG de défense des droits humains.
Avec le décès d’Omar Bongo en 2009 et l’accession au pouvoir de son fils Ali Bongo, Idriss Ngari a progressivement perdu de son influence. Il s’est retiré de la scène politique à la fin des années 2010, tout en conservant le respect d’une partie des forces armées et de ses partisans.
Le décès d’Idriss Ngari marque la fin d’une époque pour le Gabon. Sa carrière, jalonnée de responsabilités stratégiques et de décisions marquantes, laisse un héritage important. Pour certains, il incarnait l’autorité, l’efficacité et la fidélité à l’État. Pour d’autres, il reste associé aux à un régime longtemps critiqué pour sa gouvernance.
Pour l’heure, la famille n’a pas encore communiqué les détails des obsèques. Mais des hommages sont attendus dans les prochains jours pour saluer la mémoire de ce militaire et homme d’État, qui a profondément marqué l’histoire contemporaine du Gabon.