Dans un contexte marqué par la hausse des taxes sur le transport aérien, entrée en vigueur le 1er juin 2025, le gouvernement gabonais se mobilise pour contenir l’impact sur les usagers. À l’initiative du ministre des Transports, Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, un groupe de travail a été constitué afin d’identifier des leviers de réduction du coût des billets d’avion, sans mettre en péril l’équilibre économique du secteur.
Lors d’une récente déclaration, le ministre a confirmé que cette décision fait suite aux orientations du président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, soucieux de rendre le transport aérien plus accessible aux gabonais. « Le président de la République attache du prix à ce que ces instructions soient suivies », a précisé le membre du gouvernement.
Pour lui, « un groupe de travail a été monté et va être enrichi de plusieurs acteurs qui agissent dans toute la boucle, pour pouvoir impacter significativement les prix des billets ».
Alléger les charges, relancer la concurrence
Ce groupe multisectoriel aura pour tâche principale d’examiner les différentes composantes du coût des billets : taxes, redevances aéroportuaires, frais d’exploitation et autres charges pesant sur les compagnies. L’objectif est double : identifier des pistes de réduction sans compromettre la sécurité et la viabilité financière du secteur, tout en stimulant une concurrence saine entre opérateurs pour faire jouer les dynamiques de marché.
Pour le Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large de transformation du secteur aérien. Il évoque un « groupe de travail très dynamique » qui devra se pencher sur les nombreuses charges grevant le prix final des billets, rendant les vols souvent inabordables pour une majorité de citoyens.
Une réforme en perspective, sous pression internationale
Cette initiative intervient alors que le Gabon se prépare à un audit important de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), prévu du 21 au 31 juillet 2025. Dans cette perspective, le gouvernement vise un taux de conformité d’au moins 85 %, preuve de sa volonté de remettre le secteur sur de bons rails, tant sur le plan réglementaire que technique.
En parallèle à la réflexion sur les prix, des mesures structurelles sont également envisagées, notamment une révision de la politique de subvention de l’État et la création d’un fonds annuel dédié à la maintenance des infrastructures aéroportuaires.
Entre impératifs de sécurité, pressions économiques et exigences sociales, le gouvernement devra donc trouver un juste équilibre. Mais pour les passagers, souvent confrontés à des tarifs dissuasifs pour voyager à l’intérieur ou en dehors du pays, ce chantier suscite déjà de réels espoirs.