Du 11 au 13 avril 2023 se sont déroulées les Assises Nationales sur la Vie Chère, à l’Esplanade de l’Immeuble Arambo. Fruit de la volonté du Président de la République Ali BONGO ONDIMBA, la tenue de ces Assises traduit l’ambition du Chef de l’État « de mener un combat opiniâtre et soutenu en faveur du pouvoir d’achat des Gabonais les plus vulnérables économiquement ».
Organisée sous le Parrainage du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Alain Claude BILLIE-BI-NZE et piloté par le Ministre de la Consommation et de la Lutte contre la Vie Chère, René NDEMEZO OBIANG, cet événement a rassemblé une myriade d’opérateurs économiques, des partenaires au développement, des membres de la Société civile, des Parlementaires, des Conseillers économiques, sociaux et environnementaux, des Cadres des administrations publiques et parapubliques, des Associations des consommateurs, ainsi que près d’un millier de concitoyens volontaires « sans considération de rang social ni de genre », dans l’objectif d’«exprimer librement leurs points de vue et partager sans réserve leurs expériences».
À l’entame de ces pourparlers, le Chef du Gouvernement, Alain Claude BILLIE-BI-NZE a invité « les panélistes à s’appuyer prioritairement sur les rapports issus des Assises provinciales » organisées du 30 au 31 mars 2023 dans les neuf (9) chefs-lieux de province, afin que les « recommandations issues des Assises Nationales reflètent l’opinion générale et suscitent l’adhésion de tous ».
Partant du constat que « 80% des ménages à revenu moyen consacrent l’essentiel de leurs dépenses aux secteurs de l’alimentation-restauration, de la santé, de l’éducation, de l’habitat, des transports et sont victimes de la parafiscalité », il a donc été décidé de « traiter prioritairement ces secteurs dont les coûts demeurent à un niveau insatisfaisant, en dépit des mesures d’accompagnement implémenter par le Gouvernement », notamment le blocage des prix et l’adoption d’une mercuriale concernant quarante-huit (48) produits alimentaires.
Dans l’optique de trouver des solutions consensuelles pour les ménages, notamment les plus fragiles, tous les secteurs susmentionnés ont constitué des ateliers de réflexion « pour aboutir à des recommandations réalistes et applicables à court, moyen et long termes ».
À l’issue de deux (2) journées d’intenses travaux, les participants ont formulé l’ensemble des recommandations ci-après (par secteur) :
Alimentation et restauration :
- Réduire le nombre de produits alimentaires de la mercuriale et insérer des produits locaux;
- Renforcer les contrôles (plus de brigade sur le terrain) pour l’application de la mercuriale;
- Optimiser le circuit de distribution et de chaîne d’approvisionnement des principaux produits de consommation courante;
- Apporter un soutien (financier, matériel, intrants) aux producteurs agricoles;
- Étendre l’exonération des intrants à l’ensemble de la filière (en intégrant notamment les revendeurs, comme le sont actuellement les exploitants agricoles);
- Rendre systématique l’homologation des prix dans les restaurants.
Transport :
(a) Aérien
- Réduire de 50% les montants des taxes sur les billets d’avion;
- Exonérer la TVA sur le carburant pour les vols intérieurs.
(b) Ferroviaire
- Ouvrir le secteur ferroviaire à la concurrence;
- Appliquer à la SETRAG le prix du carburant à la pompe pour le transport des passagers et le transport de marchandises de première nécessité;
- Supprimer les taxes payées aux collectivités locales sur les billets des passagers.
(c) Maritime
- Passer à une exploitation de 24 heures par jour du Port d’Owendo pour aider à réduire le temps de séjour des marchandises au port;
- Fixer les marges bénéficiaires liées aux transactions portuaires;
- Réglementer le tarif du transport terrestre entre le port et le lieu de dépotage.
(d) Routier
- Réglementer les prix des transports au trajet;
- Ramener les prix des transports aux seuils pratiqués avant la COVID;
- Recapitaliser la SOGATRA pour pouvoir redynamiser le secteur;
- Réduire des postes de contrôle et exiger des agents contrôleurs la visibilité de leur matricule
- Mettre en place un Numéro vert pour dénoncer les agents véreux;
- Mettre en œuvre un système de réutilisation des conteneurs vides après livraison par la SETRAG et la CECA GADIS à l’intérieur du pays;
- Remettre en place les subdivisions des TP.
Logement et Construction :
(a) Viabilisation des parcelles
- Créer une synergie entre l’ANNUTC, le Génie militaire, le Ministère de l’Équipement et le Ministère de l’Énergie pour l’aménagement des terrains et des VRD : route, assainissement, eau, électricité.
(b) Construction
- Mettre en place une Commission multisectorielle : État, Collectivités locales, secteur privé, pour encadrer les prix des matériaux de construction (gravier, sable);
- Obliger les opérateurs industriels forestiers à réserver une partie de leur production à la vente aux populations locales;
- Réactiver le système de péréquation sur le prix du ciment;
- Élargir l’offre de ciment par l’entrée de nouveaux acteurs;
Impliquer la Société Équatoriale des Mines (SEM) dans la mise en place des carrières de sable, de gravier, latérite, argile à travers le territoire national.
(c) Encadrement des prix des loyers
- Mettre en place une Commission multisectorielle : État, Collectivités locales, secteur privé, pour encadrer les prix des loyers;
- Plafonner les frais d’agence à 50% du montant du loyer;
- Rendre obligatoire la signature des contrats pour tous les baux et faire valider les baux inférieurs à 200 000 FCFA par les collectivités locales;
- Limiter à un mois la caution de garantie de loyer;
- Affecter les ressources du Fonds National pour la construction des logements sociaux.
Fiscalité et Parafiscalité
- Identifier et insérer dans les annexes de la LFR l’exhaustivité des redevances, impôts et taxes légales pour éviter des interprétations diverses;
- Exiger des services en charge du recouvrement du produit des prélèvements, la délivrance à l’opérateur payeur d’une quittance Trésor
- Mettre en place :
– des guichets uniques à l’entrée des corridors pour assurer les contrôles administratifs multisectoriels, à l’exception des contrôles exercés par les Forces de Défense et de Sécurité pour la sécurité du territoire;
– des brigades mixtes itinérantes pour effectuer les contrôles dans lCar es locaux des opérateurs économiques (Exemple:en matière de contrôle d’hygiène publique, taxe de propreté et de taxe de ramassage des ordures ménagères, l’obligation de dératisation, dès lors que le service n’est pas effectif même quand il est réglé, etc.);
- Réduire les taxes municipales dans les marchés;
- Retirer l’agrément « Vie chère » aux entreprises n’ayant pas pratiqué les convenus en contrepartie des exonérations fiscales et douanières qui leur ont été consenties à cet effet;
- Supprimer la TVA sur les produits de première nécessité et afin de compenser le manque à gagner, augmenter la TVA sur les produits de luxe, les cigarettes et les alcools tels que les whiskys, les champagnes;
- Supprimer la taxe de propreté dans les marchés;
- Supprimer ou suspendre les frais d’acconage des pirogues au CAPAL pour les pêcheurs.
- Supprimer ou réduire le timbre de 2.000 F CFA par jour exigé aux commerçantes dans les marchés;
- Supprimer le certificat d’hygiène délivré par la Mairie de Libreville contre paiement d’une somme de 50.000 F CFA.
Santé et Éducation :
(a) Santé
- Prendre en charge intégralement les évacuations sanitaires venant de l’intérieur du pays et celles réalisées à l’étranger;
- Organiser des missions médicales dans toutes les provinces du Gabon ainsi que les campagnes de médecine itinérante pour les populations vivantes dans l’arrière-pays;
- Garantir et assurer la régularité des paiements de la CNAMGS des prestations de santé dans les structures sanitaires publiques et privées;
- Élargir la liste des médicaments remboursables par la CNAMGS en tenant compte des protocoles nationaux de prise en charge des patients et des maladies essentielles;
- Organiser des campagnes de masse d’immatriculation à la CNAMGS et mettre à jour le fichier des immatriculés CNAMGS;
- Accélérer la mise en œuvre de l’optimisation des pharmacies hospitalières et poursuivre la dynamisation du fonctionnement de l’Office Pharmaceutique National et de l’Agence du Médicament.
Au terme de cet événement, le Chef du Gouvernement a réaffirmé l’ambition des plus hautes autorités de l’État à œuvrer pour l’éradication de ce fléau qui mine les ménages gabonais.
« Le gouvernement s’engage aux côtés de Chef de l’État, à la mise en œuvre des solutions pertinentes formulées par les présentes assises », a indiqué Alain Claude BILLIE-BI-NZE.