Le lundi 5 mai 2025, Henri-Claude Oyima, figure majeure du monde bancaire africain, a été nommé ministre de l’Économie, des Participations, des Finances, chargé de la lutte contre la vie chère. Une nomination stratégique qui officialise la fusion de trois anciens ministères en un seul pôle : un mégaministère aux allures de tour de contrôle de la politique économique nationale.
Désormais, les prérogatives du ministère de l’Économie, des finances et de la dette s’articulent autour de cinq grands axes : L’Économie, cœur stratégique de l’action publique, devra accélérer l’attractivité du pays, clarifier les politiques d’investissement et soutenir la relance à travers le nouveau Plan de relance économique. Le défi : instaurer un climat de confiance et rassurer les investisseurs dans un contexte encore fragile.
Les Finances, elles, sont attendues sur deux fronts : l’assainissement budgétaire et la lutte contre la corruption. Il s’agira de maîtriser les dépenses, de moderniser la collecte fiscale et de renforcer la transparence dans la gestion des fonds publics.
La Dette, quant à elle, reste un sujet brûlant. Le ministre est déjà à pied d’œuvre pour engager un dialogue soutenu avec les créanciers internationaux et obtenir des délais, voire des allègements. L’objectif : éviter le surendettement tout en maintenant un niveau d’investissement public acceptable.
Les Participations de l’État doivent sortir de leur torpeur. L’enjeu est de redéfinir leur rôle, d’y réinjecter de la performance et de les rendre enfin rentables ou stratégiques, selon les cas.
Autre chantier de taille : la lutte contre la vie chère. Le portefeuille ministériel d’Henri-Claude Oyima inclut désormais cette prérogative, preuve que le gouvernement entend passer à l’action sur cette question. Inflation, spéculation, défaillances logistiques… tout sera passé au crible, avec pour objectif de soulager le panier de la ménagère.
L’expérience du nouveau ministre, acquise après plusieurs années d’expériences dans le secteur bancaire, ayant été également à la tête de la Fédération des Entreprises du Gabon, pourrait s’avérer décisive. Henri Claude Oyima est habitué à dialoguer avec le secteur privé, il est donc bien placé pour faire asseoir les partenaires sociaux et ouvrir des concertations multisectorielles afin de trouver des solutions concrètes. Chaque département qu’il dirige aura besoin de cette approche collaborative pour bâtir une stratégie cohérente et inclusive.
À travers cette nomination, le gouvernement joue une carte audacieuse : celle de la compétence, de la confiance et de la réforme. Reste à savoir si cette fusion de ministères, aussi symbolique soit-elle, parviendra à inverser la courbe du désenchantement populaire.