Après plusieurs jours d’enquête et une forte mobilisation populaire, deux individus soupçonnés d’être impliqués dans l’assassinat du jeune Pascal Cameron Loko, âgé de 13 ans, ont été appréhendés le vendredi 19 décembre dernier et placés en garde à vue au commissariat de Nzeng-Ayong. Cette arrestation marque une étape clé dans l’enquête ouverte à la suite de ce drame qui a bouleversé le quartier et l’opinion publique nationale.
La disparition de Pascal Cameron Loko, survenue le jeudi 18 décembre alors qu’il se rendait à une boutique non loin du domicile familial, avait plongé le quartier Nzeng-Ayong dans l’angoisse. Pendant plusieurs jours, la famille, les riverains et de nombreux volontaires s’étaient mobilisés, espérant un dénouement heureux. La découverte de son corps sans vie, le lundi 22 décembre 2025, a finalement anéanti cet espoir et provoqué une onde de choc à Libreville et au-delà. Les deux présumés auteurs de l’assassinat ont été appréhendés et placés en garde à vue au commissariat de Nzeng-Ayong, tandis que d’autres individus mentionnés lors des auditions font l’objet de vérifications afin de déterminer leur rôle éventuel.
Selon les déclarations recueillies, Assoumou Ndong Terence, alias « Rasta », âgé de 29 ans et principal suspect, le meurtre aurait été commandité par un dénommé Monsieur Sado, de nationalité camerounaise, entrepreneur possédant plusieurs bâtiments en construction dans le quartier, moyennant une somme d’un million (1 000 000) de francs CFA qu’il percevrait une fois le travail accompli. Motivé par l’appât du gain, il aurait décidé de passer à l’acte le jeudi 18 décembre aux environs de 17 heures.
« Alors que je me trouvais dans un garage, j’ai entendu des enfants jouer et lancer un ballon à proximité du stade. La tante de Cameron est venue demander à l’adolescent de rentrer pour se laver avant d’aller acheter du pain », a-t-il indiqué. Il explique ensuite s’être rendu à son tour à la boutique du quartier, où il aurait attendu un moment avant de croiser l’adolescent sur le chemin. « Nous nous sommes rencontrés en sortant de la boutique et j’en ai profité pour l’attraper, le bâillonner et l’attacher, avant de l’enfermer dans le mal arrière du véhicule, où il est décédé par asphyxie », a-t-il ajouté.
Conscients de la gravité de l’acte posé, les deux présumés assassins se seraient empressés de se débarrasser du corps à l’endroit indiqué par leurs commanditaires, où ces derniers devaient venir procéder à un dernier acte. « En attendant l’appel de Seïba, bras droit de Monsieur Sado, pour nous remettre l’argent, mon grand frère Jo et moi avions déposé le corps près de la fosse septique, où lui et les autres travailleurs devaient venir retirer les parties intimes de l’enfant pour les remettre à leur patron », a-t-il déclaré.
Pendant ce temps, Joe, le deuxième présumé assassin, nie fermement toute implication dans cette affaire. « Je ne connais pas cet homme, Sado ou Saïdou, qui aurait été impliqué. Je ne l’ai jamais vu de ma vie. Je demande une enquête approfondie pour qu’il soit identifié et interpellé, et non que l’on m’accuse », a-t-il affirmé. L’affaire Cameron met en lumière l’urgence de renforcer la protection des enfants au Gabon, d’améliorer la réactivité des forces de l’ordre et de restaurer la confiance entre la population et les institutions judiciaires.
C’est dans cette optique que le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, partageant la douleur des familles et de la nation face à la perte d’une vie innocente, s’est exprimé avec fermeté et compassion. « Les autorités ont été instruites pour faire toute la lumière sur ces actes. Quatre présumés coupables ont été identifiés et placés en garde à vue. Les enquêtes se poursuivent avec rigueur afin d’établir l’ensemble des responsabilités. La justice ira jusqu’au bout. L’État sera sans pitié face à ceux qui s’en prennent à nos enfants », a-t-il déclaré.
Ce passage souligne que, pour le chef de l’État, la lutte contre ces actes criminels n’est pas seulement une affaire judiciaire, mais un impératif de sécurité nationale qui exige l’implication de chaque citoyen. Les enquêteurs rappellent que ces éléments relèvent de déclarations qui doivent être analysées, recoupées et corroborées avant toute conclusion. Les faits évoqués, s’ils étaient confirmés, pourraient constituer des circonstances aggravantes, mais seule l’instruction judiciaire permettra d’en établir la réalité.
L’enquête se poursuit afin de faire toute la lumière sur les circonstances exactes de ce drame, dans une affaire qui continue de bouleverser l’opinion publique gabonaise.

